Le Cercle Modernist

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André Courrèges : Génie de la Mode

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- André Courrèges en 1967 (Source : AFP) -

 

 

 Un génie novateur

 

 

Monsieur André Courrèges vient, malheureusement, de mourir le 7 janvier dernier.

Une bien triste nouvelle, pour tous les amoureux de la mode, du "chic français"!

Un couturier d'avant garde, un véritable visionnaire qui a irrémédiablement marqué son temps.

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Grâce à son talent, il va pousser au changement le conformisme ambiant de la fin des années 1950.

Pourtant, au départ, son père, qui exerce la profession de majordome, lui prépare un tout autre destin.

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En effet, son père l'envoie rapidement dans une école de Génie Civil à Pau, dans les Pyrénées Atlantique.

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Il va donc y poursuivre ses études, en apprenant l'architecture et le dessin.

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Pour poursuivre son cursus d'enseignement, André Courrèges décide de partir s'installer à Paris.

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Juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale,

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il va donc y suivre les cours à l'école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne.

Grâce à son installation dans la capitale mondiale de la mode, il se fait quelques relations.

Dès sa sortie de l'école de la Chambre Syndicale, en 1950, il travaille pour madame Jeanne Lafaurie.

 

 

 - Référence musicale 1 (en bas d'article) -

 

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 - Paris 1950 (Source : LFT) -

 

 

 Mais, c'est surtout à la sortie de cette première expérience professionnelle,

que la carrière du jeune André Courrèges prend véritablement son envol.

En effet, il intègre la fameuse et prestigieuse maison de haute couture BALENCIAGA.

Il va y apprendre la couture et ses techniques pendant une bonne dizaine d'années.

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Les cinq premières années, André Courrèges déclare y avoir appris une technique chaque jour.

Par contre, les cinq années suivantes il déclare clairement s'y être ennuyé !

Mais il va tout de même y rencontrer sa future femme, de douze ans sa cadette, madame Coqueline Barrière.

André Courrèges va d'ailleurs quitter la maison BALENCIAGA avec sa femme.

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Notons qu'il va être remplacé par Emmanuel Ungaro à la tête de l'ancienne maison de couture.

En revenant sur leur départ, madame Coqueline Courrèges va déclarer quelques années plus tard,

qu'ils avaient besoin, avec André, de se "libérer" de l'influence d' Emmanuel Ungaro,

se libérer pour pouvoir prendre leur envol, et enfin trouver leur propre style de création.

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Le couple va même se fixer un objectif de réussite : au plus tard, la cinquième année de leur départ.

Cet objectif va être largement dépassé, puisque dès la deuxième année ils rencontrent le succès !

En 1961, André et Coqueline Courrèges fondent donc leur propre entreprise.

Dès le départ, sa passion pour l'architecture se transpose sur ses créations vestimentaires.

 

 

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 - Vogue en 1951, Collection BALENCIAGA en couverture (Source : H.P.C) -

 

 

En effet, ses vêtements sont construits, bâtis, comme avec des matériaux de construction.

Mais surtout, il veut habiller la jeunesse, et libérer la mode vestimentaire des femmes.

Pour arriver à ce dernier objectif, il supprime les différents accessoires qui composaient les toilettes féminines.

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Il décide donc de remplacer les guêpières, talons hauts ou même les soutiens-gorge.

A la place, il va créer des "combi shorts", des tailleurs à large poche, des bottes courtes....

 C'est le début d'une véritable aventure qui va métamorphoser le monde de la monde, et bien plus encore même.

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 Dès 1963 André Courrèges n'hésite pas a habiller les femmes en pantalon en France.

En 1965 il reprend la mini jupe lancée en Angleterre par madame Mary Quant.

Plus tard, en 1968, il crée les panta-courts pour les femmes.

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Bref, tout le long des années 1960 André Courrèges va révolutionner la mode féminine, et tenir en haleine le "tout" Paris...


La presse dit de lui qu'il "a retiré dix ans à chaque française..." : son succès est total.

Il va insuffler un vent de jeunesse grâce à un futurisme en vogue.

 

 

 - Référence musicale 2 (en bas d'article) -

 

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 - Collection Courréges 1966 (Source : C.R) -

 

 

 "Le vêtement doit échapper aux conventions" disait André Courrèges,

pour lui la mode n'est pas un modèle, mais littéralement un mode de vie.

Il comprend vite le nouveau rôle de la femme dans la société,

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elles ne sont enfin plus uniquement cantonnées au rôle d'épouse.

Mais, sa démarche est aussi sur le besoin d'avoir des vêtements plus pratiques, usuels, et pour tous.

C'est, par exemple, le but recherché avec la sortie de ses fameuses bottines plates.

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Il reste en phase avec son environnement, André Courrèges adapte ses collections aux nouvelles préoccupations des femmes.

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Il invente aussi le fameux "collant seconde peau" fait d'une seule et unique pièce.

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Sans oublier ses très célèbres lunettes rondes blanches à fentes horizontales.

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Le succès est tel qu'en 1966 et 1967, lassé d'être copié, André Courrèges décide de ne plus faire de défilé !

En fait il va même fermer sa maison, il veut du calme pour mettre au point sa "couture future".

La "couture future" se veut accessible à tous grâce à une fabrication en série, c'est le début du prêt-à-porter.

 

 

 - Référence musicale 3 (en bas d'article) -

 

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 - The Observer 1965 (Source : FLCK) -

 

 

 

 En 1970, il crée la nouvelle ligne "Hyperbole", une collection dédiée aux plus jeunes.

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Deux années plus tard, il ouvre sa toute nouvelle usine à Pau.

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C'est un bâtiment futuriste dont il dessine les plans.

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Cette même année 1972, il est choisi pour un événement mondial,

il dessine les uniformes officiels des Jeux Olympiques de Munich, en Allemagne.

 •

Tout en créant des collections futuristes, André Courrèges innove également avec ses défilés très novateurs.

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Ses défilés sont, en effet, de vrais concepts futuristes :

comme avec la gigantesque bulle transparente dans le Jardin des Plantes à Paris en 1980.

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En 1985 il investit un grand hôtel de Tokio, au Japon, pour un défilé accompagné par plus de 150 musiciens !..

André Courrèges est architecte du vêtement autant que couturier ;

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il sera surnommé par les français "Le Corbusier" de la haute couture.

Il va refuser l'esthétisme pur du stylisme, au profit de ces créations plus pratiques et usuelles.

En parlant des collections Courrèges, Yves Saint Laurent dira :

"sa collection est apparue comme une bombe, après, plus rien n'était comme avant"...

 

 

 - Référence musicale 4 (en bas d'article) -

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 - (Source : C.R) -

 

 

 Le grand couturier va prendre sa retraite en 1994.

Il va alors se retirer pour se consacrer à la peinture, à la sculpture, et aux énergies renouvelables.

Il va même, avant la fin de son existence, créer  Courrèges Energie.

Une structure qui va particulièrement s'intéresser aux véhicules non polluants.

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Sa femme, Coqueline, va poursuivre l'activité de la maison Courrèges.

Le dernier défilé Grande Couture de la maison Courrèges à lieu en 2002.

Le couple va, finalement, se séparer définitivement de la maison en la vendant en 2011.

Monsieur Courrèges va, bien malheureusement, nous quitter le 7 janvier 2016, après une longue maladie.

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Il a littéralement changé l'image de la femme et de la mode.

Sa démarche, son oeuvre, ont largement dépassé le monde de la haute couture.

André Courrèges fut un visionnaire, il voulut créer un nouveau "style de vie".

Mais, surtout il sut s'adapter aux changements de moeurs de son époque.

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Pour nous Modernist, il représente incontestablement une référence incontournable.

Tout comme Salvador Dali, François Truffaut, et bien d'autres,

il fait partie de cette génération qui "à tout changé" durant les années 1960.

Des années qui ont forgé, notre culture Modernist.

 

 

Alexandre Saillide-Ulysse. 

 

 75 M.N.S


 

 

 

 Sources :

 

- INA@ 

 

- Nathalie Bailleux, "Modes et vêtements", Editions Gallimard, Paris, 1997.

 

- Frédéric  Godard, "Sociologie de la mode", Editions La Découverte, Paris, 2010.

 

 

Références musicales :

 

- Sélection 1 : Jimmy Mc Griff  - "A thing to come by" - SOLID STATE (2331) - 1966

 

- Sélection 2 : George Stone - "Hole in The Wall" - STATESIDE (479) - 1965

 

- Sélection 3 : Big John Patton - "Fat Judy (Part 1)" - BLUE NOTE (1920) - 1965

 

 

- Sélection 4 : Spooner Oldham - "Two in the morning" - CADET (5533) - 1967.

 



31/01/2016
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