"Hot Club de France" Hommage
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- Magazine "Jazz Hot" en 1961 (Source : SCU 75 M.N.S®)
Le Hot Club de France est une véritable institution Hexagonale dépassant largement les seuls champs culturels des amateurs et passionnés de Jazz Afro-Américain. Le Hot Club de France va essaimer et influencer l'ensemble de la société dès sa création en 1936. Pour nous Modernist Français il représente incontestablement la quintessence d'une démarche musicale portée par une poignée de précurseurs, comme monsieur Huges Pannasié.
L'histoire du Hot Club de France nous plonge dans les racines culturelles de la présence de la musique Afro-Américaine dans en France. Une présence très précoce au regard de ses voisins limitrophes, ou Européens. Cette présence est effectivement initiée, dés la fin de l'Harlem Renaissance à New York aux Etats-Unis, puis avec à la Première Guerre Mondiale à Paris. De plus, comme nous l'avons souligné maintes fois dans "Le Cercle Modernist", elle représente une part importante des fondements de la culture Mod en France.
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- Informations légales / Bulletin du Hot Club de France 1936 (Source : JM/JH) -
La Genèse du "Hot Club de France"
L'histoire de la naissance du Hot Club de France est tout d'abord indissociable et profondément ancrée à l'histoire de la présence des Afro-Américains sur le territoire Français. Même si c'est une partie primordiale de l'histoire culturelle et musicale déjà largement abordée par "Le Cercle Modernist , il n'est pas inutile de revenir sur cette période charnière. De plus, en complément, vous pouvez également vous reporter vers différents articles de cette g@zette Modernist dans la rubrique "Race Music"/ Jazz Au Clair" avec l'article intitulé "Harlem Renaissance à Paris".
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Cette profonde influence va commencer en 1917 avec le débarquement des troupes de l'U.S Army fortement composées de soldats Afro-Américains attirés par un avenir plus libre et reconnaissant. Plus exactement, ce sont plus de 360 000 soldats Noirs Américains qui vont être mobilisés durant cette Première Mondiale lorsque les Etats-Unis décident d'entrer en guerre en 1917. Sur ce nombre, 100 000 vont effectivement débarquer en France. Parmi tous ces Braves, plus 40 000 vont directement affronter l'ennemi sur le front en 1917.
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Tous ces valeureux soldats Afro-Américains vont avec l'intervention des Etats-Unis permettre la victoire finale en 1918, sont essentiellement répartis dans les 92e ( "Buffles") et 93e divisions d'infanteries. Avec, bien entendu, le célèbre 369e régiment d'infanterie, surnommé "Harlem HellFighters", ou "Black Rattlers". Un régiment accompagné de son orchestre et dirigé par le fantastique James Reese Europe, dont nous avions largement parlé dans la rubrique "Race Music" / "Jazz Au Clair" avec l'article "Afro/American U.S Army Bands : Tradition et Influences"
Beaucoup de ces soldats Afro-Américains vont finalement rester en France attirés et séduits par l'esprit d'ouverture des Français à Paris, et plus spécialement dans certains quartiers spécifiques de la capitale, comme Montmartre. Comme nous l'avons vu très précisément dans les différents articles cités précédemment, cette présence va littéralement irriguer et influencer l'ensemble de la société en France, et tout spécialement l'Avant Garde culturelle qui va quelques années plus tard faire l'objet d'une reconnaissance mondiale.
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C'est dans ce contexte culturel et musical que va naître le projet novateur d'association sous le nom de Hot Club De France par deux étudiants parisiens Elwyn Dirats, Jacques Auxenfants et Pierre Gazères. Mais en fait, avant le début de leur aventure, l’histoire de la presse spécialisée française en musique Jazz commence dès 1929 avec "La Revue du Jazz". Cette toute première publication va rapidement céder le pas à une autre revue intitulée "Jazz-Tango" dont le premier numéro paraît en octobre 1930.
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Plus précisément, la revue "Jazz Hot" débute sa parution en mars 1935 et, comme son nom l’indique, se spécialise dans le Jazz Hot, là où la revue "Jazz-Tango" s’est de fait spécialisée dans le Straight Jazz. Cette dernière revue "Jazz Tango" accueille justement Huges Panasié comme jeune journaliste au sein de la rédaction. C'est un lien commun entre ses différents acteurs passionnés de musique Jazz Afro-Américaine qui va permettre le développement du projet de ces étudiants . Pierre Gazères, est le plus ancien des trois jeunes étudiants. Il anime les premières soirées du club grâce à sa collection de 78Tours.
- Référence musicale 2 (en bas d'article) -
- Monsieur Huges Panassié en 1955 avec Big Bill Bronzy (Source : JM/JH) -
C'est Pierre Gazères qui leur conseille de s’adresser à Hugues Panassié, justement jeune chroniqueur de disques de Jazz pour la revue spécialisée "Jazz-Tango". Les jeunes gens vont ainsi rencontrer monsieur Panassié qui accepte de participer à cette aventure. Mais, il accepte en imposant au projet le changement du nom de l’association en "Hot Club de France". En voulant utiliser précisément l’adjectif hot pour qualifier le club, Hugues Panassié souhaite souligner que l’association défend le Jazz authentique interprété essentiellement par des musiciens Afro-Américains comme Louis Armstrong.
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Louis Armstrong avait justement nommé ses formations les Hot Five, et les Hot Seven entre 1925 et 1928. Rappelons nous, au passage, que le terme hot s’oppose alors au Straight Jazz ou symphonique, comme celui de Paul Whiteman. Dans leur ouvrage "Le Jazz" (éditions Fuzeau, 2005) André Clergeat et Jacques Aboucaya écrivent : "Hot : expression tombée en désuétude qui désignait dans les années trente une musique joué avec chaleur et énergie par opposition aux exécutions mièvres et émollientes". Pour sa part, le "Dictionnaire du Jazz" (écrit par Philippe Carles, André Clergeat, et Jean-Louis Comolli) précise lui plus simplement : "Hot, ce mot anglais signifie chaud, brûlant".
En fait, dans la terminologie du Jazz, le terme Hot désigne, à partir des années 20, toute interprétation exécutée avec flamme et expressivité, par opposition aux exécutions straight – c'est-à-dire droites, sans fantaisie ni improvisation – des orchestres de danse plus traditionnels et "bon chic bon genre". Clarence Major Slang le poète, peintre , romancier, et critique musical Afro-Américain émérite définit: "Hot avec passion in general. La musique jouée devient Jazz à partir du moment où elle est interprétée d'une certaine manière qu'on désigne par Hot. Le jazz est une façon de jouer la musique", disait Jelly Roll Morton, qui se proclamait par ailleurs lui-même "inventeur du Jazz".
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Au mois d’octobre 1932, la naissance officielle de cette nouvelle association est signalée par cette presse spécialisée. C'est la revue "Jazz-Tango" qui fait paraître l’annonce de la fondation du Hot Club. La revue propose même d’insérer un bulletin dans les numéros suivants qui présentera les activités de l’association. L'équipe de la nouvelle association va vite s'étoffer avec par exemple Pierre Nourry, étudiant en classe préparatoire au lycée Chaptal, et Jean-Louis Alvarez, fils du propriétaire du magasin de disques "la Boîte à musique", situé près de Montparnasse à Paris.
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- Bulletin 1 du Hot Club de France série 1950 (Source : SCU 75 M.N.S®) -
La Passion du Jazz authentique
L'objectif affiché du Hot Club de France est de diffuser la musique Jazz Afro-Américaine. Cette nouvelle association veut le faire apprécier par le plus grand nombre de Français, "en lui permettant de conquérir la place qu’il mérite parmi les expressions d’art de notre temps". Ce groupe de jeunes étudiants de la ville de Paris est effectivement totalement passionné par le Jazz authentique pratiqué par les artistes Noirs aux Etats-Unis. Tous les premiers membres du CHF ont une chose en commun : la passion et la collection des disques 78Tours des labels distribuant les productions des artistes Afro-Américains : dont Okeh Records, Brunswick, Pathé, ou Columbia Records.
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Bien entendu, l'histoire du 78Tours est indissociable de la connaissance musicale contemporaine, sans cette invention géniale nous n'aurions aucune traces sonores de ces pionniers. C'est exactement en 1888 que monsieur Émile Berliner invente le disque plat. Ce premier prototype de 78Tours a pour avantage, par rapport au format en cylindre précédent, de pouvoir se dupliquer plus facilement. De nombreux autres inventeurs et compagnies vont développer et améliorer ce nouveau procédé. En France c'est la société des frères Pathé qui va la première sortir ses 78Tours en 1906.
Mais notons que les deux formats ont continué à coexister commercialement, tout comme à la fin des 78Tours au milieu des années 1950 face aux Lp et surtout aux format en 45tTours. Pour la petite histoire, jusqu’en 1894 Berliner n’a destiné le disque que pour sonoriser des jouets. À partir de cette date, il fonde sa propre maison de disques, la Berliner Gramophone, lointaine ancêtre de la compagnie Deutsche Grammophon, et débute l'aventure de la commercialisation de ses disques 78Tours.
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Ces différentes compagnies de disques représentent les premiers labels distributeurs de musique Noire dans le monde. C'est effectivement encore la période très particulière connue sous le nom de "Race Music". Une période de profonde séparation des productions musicales des différentes communautés part la ségrégation raciale. Plus clairement, les musiques Noires sont strictement interdites aux Blancs et vice versa. Une période totalement charnière, justement et largement expliqué dans de nombreux article du Cercle Modernist.
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- Publicité Thorens de Gramophone toune-disques en 1936 (Source : TH/JM) -
Le petit groupe de jeunes gens férus de Jazz va bénéficier de bureaux près de la gare Saint-Lazare et de matériel pour imprimer tracts et affiches, tout cela prêté par le père d’un des membres de l'association. Tout comme le prêt d'une salle de concert, et en plus celle d'un petit Club dénommé "la Boîte à Musique" pouvant contenir, jusqu'à 80 personnes. Le Hot Club de France va donc préparer son tout premier concert au début de l’année 1933.
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Dès le départ de leur aventure ils vont bénéficier de la contribution de musiciens Afro-Américains comme Spencer Williams, compositeur et auteur de nombreux standards de jazz, ainsi que les pianistes Freddy Johnson et Garland Wilson. Cette première prestation est une véritable réussite pour le jeune Club de Jazz. Le public est totalement conquis par cette démarche novatrice. De plus, les relations entre les membres se passent très bien, ils ont tous pour objectif de mettre en exergue leur passion commune : le Jazz !
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Cette première soirée va donc être suivie par d'autres, en même temps le Hot Club de France étoffe son équipe de collaborateurs. L'activité du Hot Club de France va ainsi très rapidement se développer grâce à la fougue de ses jeunes membres. Le Hot Club de France propose également une soirée consacrée au Jazz avec la projection de trois films, d’une audition de disques et d’une prestation du chanteur Louis Cole accompagné du pianiste Garland Wilson, le 20 février 1933 au cinéma Falguière. Bref, l'année 1932 est clairement un celle de la réussite pour l'entreprise audacieuse de ces jeunes étudiants.
Parmi les nouveaux membres du Hot Club de France, monsieur Jacques Canetti va particulièrement marquer de son empreinte son passage. Plus précisément, entre l’automne 1932 et le printemps 1933, Jacques Canetti anime une émission de Jazz radiophonique. Par la suite, il devient le correspondant français du Jazz de la revue anglaise "Melody Maker", et lance en même temps une série de disques Hot pour le catalogue Brunswick. Au passage, ce sont des disques particulièrement appréciés et recherchés par les Modernist en France.
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Au mois de juillet 1933, pour la venue à Paris de l’un des maîtres du Jazz, Duke Ellington. Jacques Canetti, fort de cette expérience, s’improvise imprésario professionnel. Bien qu’appuyé par ses collègues du Hot Club de France, il organise les concerts d’Ellington mais sans mentionner le nom de l’association dans les programmes. Dans cette démarche d'indépendance, il confirme ainsi au Hot Club de France son désir d’indépendance et quitte l'association mais il reste un des militant du Jazz les plus actifs de 1932 à 1937 , avant devenir le directeur artistique de Radio Cité.
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Pour sa part, dès 1930, Hugues Panassié, alors âgé de 18 ans, publie deux études sur le Jazz dans "l’Édition musicale vivante" et également dans "La Revue musicale". Il s’occupe également des rubriques "Revue de la presse" et de critique de disques Hot dans Jazz-Tango. Il devient ainsi le référant français en matière de musique Jazz et échange des informations avec des spécialistes étrangers comme les Hollandais Hank Niesen et Joost Van Praag, l’Anglais Stanley Dance, la Canadienne Helen Oakle] et les Américains John Hammond et George F. Frazier.
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- Pochette Jazz Hot en 1936 (Source : JM/JH) -
Un Club International
Dès la première année de la création du Hot Club de France, les rapports avec les musiciens et la presse étrangère sont déjà nombreux. C'est une spécificité plutôt rare à cette époque dans un milieu culturel encore cloisonné et frileux en France, à part quelques rares exceptions. En l'occurrence, le premier critique et journaliste vivant aux Etats-Unis qui va rencontrer les membres du Hot Club est John Hammond, un acteur particulier de cet environnement culturel encore peu connu. De plus, comme je l'ai souligné auparavant, dés la création de l'association les musiciens Afro-Américains participent activement.
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John Hammond est né en 1910, il est issu d’une riche famille de la ville de New York. Enfant, il apprend le piano puis le violon qu’il continuera d’étudier à l’Université Yale. Depuis son enfance, il s’intéresse davantage à la musique afro-américaine des serviteurs de la maison familiale qu’à la musique classique écoutée par ses parents. Au début des années 1930, il quitte l'université de Yale pour devenir producteur de disques et journaliste. Il devient notamment le correspondant américain du magazine anglais Melody Maker. Au mois de juillet 1933, John Hammond se rend en Angleterre puis suit l’orchestre de Duke Ellington pour ses concerts parisiens de la fin du mois à la salle Pleyel.
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Lors d'un concert, il rencontre donc pour la toute première fois Hugues Panassié et les autres membres actifs du Hot Club de France. John Hammond séjourne quelques temps en France et rencontre enfin Hugues Panassié dans sa maison en Aveyron. Ils échangent d'abord sur leurs préférences musicales à propos de la musique Jazz autour de l'imposante collection de vinyles de Hugues Panassié. Celui-ci est ébloui par les connaissances de son collègue américain, qu’il décrit comme quelqu’un possédant "une compétence aussi grande en matière de musique classique, de littérature ou d’économie politique qu’en matière de musique de jazz, ce qui est peu dire !".
Le respect est réciproque, entre les deux homes, une véritable relation amicale s’installe et Hammond fait parvenir à Hugues Panassié au mois de septembre 1935 un poste de radio américain flambant neuf. Durant les concerts du Duke à Paris, les membres du Hot Club de France font également la connaissance de l’imprésario américain d’Ellington, et de Irving Mills. Le Hot Club de France c'est donc très vite inscrit au tout premier plan de l'environnement culturel de son époque.
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Ce succès et cette imprégnation du champ culturel va également toucher l'ensemble des territoires de notre République. En effet de très nombreux Hot Club de France vont se créer et couvrir rapidement l'ensemble du territoire en France. Les exemples sont très nombreux, come en Bretagne dans la ville de Rennes. L'emploie du terme République n'est anodin car le Hot Club de France va participer activement à une certaine forme de résistance, ou plutôt de résilience, dès l'entrée des troupes de l'Allemagne Nazie après "l'étrange défaite" (Marc Bloch) de 1939. L'activité promotionnelle en faveur du Jazz Afro-Américain du Hot Club de France représentait clairement un affront aux troupes d'occupation de l'occupant.
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Comme nous l'avions vu dans l'article à propos des Zazous dans "Le Cercle Modernist", c'est effectivement une partie de la jeunesse Française qui va refuser la Révolution Nationale du Maréchal Pétain en militant activement pour cette musique venue des Amériques jouée par des Noirs. Le port de l'étoile jaune frappé du terme Zazou (voir ci-dessous) , rappelant la terrible et inhumaine mesure du Régime de Vichy envers nos concitoyens de confession Juive, illustre certainement le plus brillamment cette forme de Résistance. Les Zazous répondent avec légèreté et autodérision à l'ordre social et moral du régime de Vichy. L'audace d'arborer des étoiles jaunes marquées "Zazou", "Swing" ou "Goy" ("non-juif" en Hébreu) par défi est un véritable militantisme anti Nazi !
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- Etoiles Juanes portées par les Zazous durant l'occupation en France (Source : JM) -
Il est intéressant de prendre l'exemple de la ville de Rennes en Bretagne, pour avoir idée plus précise du militantisme pour le Jazz Afro-Américain par de jeunes gens durant l'occupation en France. À l’heure où les nazis rentraient dans la capitale bretonne, une poignée d’étudiants allaient créer le Club de Jazz le plus actif de province et de France. Le Hot-Club de Rennes viendrait à organiser les cinq premiers festivals de Jazz en Bretagne, tout en faisant enregistrer quelques galettes. Le Hot Club de France de Rennes va même remporter trois années de suite le très convoité tournoi des espoirs du Jazz, au nez des Boris Vian ou Claude Luter !
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Le premier festival de Jazz dans la ville de Rennes va avoir lieu le 23 février 1942 dans la salle de la Tour d’Auvergne ( affiche ci-dessous) Aimé Barelli et Eddie Barclay, les parisiens tiennent le haut de l’affiche, mais aussi le quintette rennais de Jazz, avec Alain Gastinel au sax, fait une prestation de haute volée devant un public debout et enflammé. C’est un réel succès pour le jeune public local très friand de musique Jazz malgré l'occupation. Mais la presse proche du régime de Vichy est plus que perplexe comme en témoignent les différents articles parus après le festival de Jazz.
La presse locale va largement faire allusion à ce premier festival de Jazz organisé par le Hot Club de France de la ville de Rennes en Bretagne cette année 1942. Le festival est clairement un événement très important pour la ville de Rennes. Le journal "L'Ouest Eclair" écrit par exemple : "La jeunesse swing s’en donnait à cœur-joie : ses applaudissements frénétiques, ses clameurs enthousiastes saluèrent chaque morceau, ses dissonances gutturales semblaient vouloir se mettre à l’unisson de celles, harmoniques, paraît-il ?" Le ton de ce journal local reste correct. Mais, en filigrane apparaît une réelle incompréhension entre deux générations désormais profondément très différentes.
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Mais, d'autres journaux beaucoup, plus engagés politiquement dans la collaboration avec l'occupant Nazi vont aller beaucoup plus loin dans l'ignominie et la honte. Plus exactement, c'est autre journal plus collaborationniste, "La Bretagne", qui va se déchainer dans un véritable brûlot raciste : "Mr Barelli et son ensemble m’ont donné l’impression de fous furieux. Ils ont emprunté aux USA ce qu’ils ont de pire : le negroïde, car il y a dans leurs étranges compositions l’esprit bestial et primitif des peuplades sauvages". Des mots terribles qui reflètent des idées nauséabondes bien malheureusement de plus en plus en vogue ces temps derniers.
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- Affiche du premier festival du Hot Club de France de Rennes en 1942 (Source : JM) -
L'exemple du Hot Club de France de la ville de Rennes illustre parfaitement cette profonde influence que cette association va insuffler dans de très nombreux territoires de l'Hexagone. Cette expansion de l'association des Hot Club va également séduire les amateurs de Jazz à travers les quatre coins du monde. Fait notable pour la musique Jazz Afro-Américaine qui n'est pas encore connue et écoutée par tous les publics, elle est d'abord adoptée par une petite minorité.
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Ce développement va non seulement être très rapide, mais il va également réussir l'exploit de s'implanter fortement et durablement dans le pays originaire du Jazz les Etats-Unis d'Amériques. Ce sont effectivement un nombre importants de Hot Club qui vont s'implanter dans les principales villes de ce pays continent. Des Clubs qui vont largement contribuer à la diffusion du Jazz, mais aussi à la diffusion des idées des associations de lutte contre la ségrégation raciale et pour les droits civiques aux Etats-Unis.
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Le mouvement américain des droits civiques, dont le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) est le plus connu de ses mouvements de lutte, grâce en grande partie à l'action de Martin Luther King Jr durant le début des années 1950 dans le Deep South resté attaché aux lois ségrégationnistes héritières de la Guerre de Sécession (1861-1865). Le NACCP va prendre une part importante de ce combat dès le XVIIIe siècle avec Richard Allen (1760-1831), en passant entre autres par Marcus Garvey ou Rosa Parks. Le lien entre le Hot Club et la culture Afro-Américaine est donc clairement établi dés les fondations de cette association devenue véritable entreprise transcontinentale.
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- Catalogue Hot Recod Society aux Etats-Unis en 1946 (Source : DAAM) -
Au sommet, une structure centrale est chargée de regrouper les nombreux Hot Clubs américains au sein de l’United Hot Club of America (UHCA), présidé par John Hammond. Les touts premiers Hot Clubs sont d'abord créés dans les grand centres urbains comme New York, Boston, Los Angeles, et Chicago. L'objectif principal est d’enregistrer des disques avec musiciens de haute qualité choisis par un comité international d'experts reconnus. En plus, UHCA réédite des disques de Jazz classiques devenus rares, tout en organisant des concerts. L’UHCA commence ses activités par la réédition de 78 tours, d’abord sous son nom, puis, sous celui d’une nouvelle association appelée Hot Record Society.
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La liaison avec la "maison mère" en France est faite par Charles Delaunay et Hugues Panassié qui font partie du comité des membres fondateurs de cette marque qui siège à New York, dans le local du Commodore Music Shop de Milt Gabler, le président du Hot Club de New York. Les fondateurs de la Hot Record Society sont tous de fervents et passionnés collectionneurs de 78 tours, car c’est bien grâce à ces disques que l'on peut faire connaître le véritable Jazz, en l’écoutant ou en le faisant écouter. Les productions de la Hot Record Society permet à ces passionnés de proposer des produits de haute qualité.
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Car, dès la fondation du Hot Club de France, l’édition de disques est une de ses principales préoccupations et passions. En 1934, grâce à l’aide du magasin "la Boîte à musique", l’association propose déjà la réédition de deux disques 78 tours de Louis Armstrong et de Frankie Trumbauer et Bix Beiderbecke. Puis, après avoir rencontré Jean Caldairou, le directeur de la société Ultraphone, Pierre Nourry, aidé par Charles Delaunay, organise des séances d’enregistrement de Jazz durant toute l’année 1935 avec les musiciens afro-américains présents à Paris et des musiciens français.
- Référence musicale 9 (en bas d'article) -
- Publicité United Hot Club of America en 1941 (Source : RJM) -
En plus de toutes ces activités, l'association a donc mis en place son nouvel orchestre du Hot Club de France. Ce quintette de Jazz est musicalement composé uniquement d’instruments à cordes (trois guitares, un violon et une contrebasse). Cette formation va notamment réunir le guitariste manouche Django Reinhardt et le violoniste virtuose Stéphane Grappelli. Les premiers disques du Quintette suscitent immédiatement l’étonnement et l’admiration des professionnels du milieu "Jazzistique" à travers le monde.
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Même si le Hot Club de France est déjà largement salué par l'ensemble du public, connaisseurs avertis et amateurs éclairés, Hugues Panassié et Charles Delaunay vont continuer inlassablement de développer des projets pour faire connaître et reconnaître le Jazz. Comme nous l'avons constaté les initiatives (bulletin, festival, soirées, expositions, etc ) sont multiples de la part des nombreux membres des Hot Club en France, sans oublier la cohorte de Clubs à travers le monde.
Toujours très actif au sein du Hot Club, pour sa part John Hammond confirme sa vision de la promotion et la diffusion de la musique afro-américaine. John Hammond va notamment réussir l'exploit d'organiser dans une Amérique raciste, des concerts de Jazz Afro-Américain dans des salles aussi prestigieuses que la salle Pleyel. Au sommet de son influence, il réussit a rassembler en 1938, au cours d’une soirée intitulée "From Spirituals to Swing" des musiciens Afro-Américains de Blues, de Gospel et de Jazz sur la scène du Carnegie Hall de New York.
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Cependant, face à la dégradation de la situation internationale la scène Jazz musicale, internationale se met peu à peu à l'arrêt. Un arrêt presque immédiat pour certains pays en Europe, et beaucoup plus tardif aux USA. Effectivement, dès la Guerre Civile en Espagne (1936 à 1939) qui opposa les Républicains aux Phalanges du général Franco, l'horizon mondial s'assombrit sérieusement. La Fédération internationale des Hot Club réduit par exemple ses activités progressivement jusqu’au silence en juillet 1936.
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Les Hot Clubs américains vont effectivement faire de la résistance et continuer d’exister jusqu’au début des années 1940. De son côté, le Hot Club de France arrête toutes ces activités durant la guerre et rouvre ses portes durant l’Occupation comme nous l'avons vu. L’association continue l’organisation de concerts de Jazz dans de grandes salles parisiennes, la publication d’une circulaire et d’ouvrages sur le Jazz, ainsi que l’organisation de séances d’enregistrement pour le label Swing.
- Référence musicale 10 (en bas d'article) -
- Monsieur Django Reinhart circa 1942 (Source : DR/JM) -
Revenons un instant sur une des personnalités assurément les plus marquantes de ces années d'occupation du Hot Club de France durant l'occupation Nazie. En 1943 en pleine occupation, le musicien Django Reinhardt (1910/1953) est effectivement à l’apogée de sa gloire. Dès 1934, c'est la formation du Hot Club de France qui l’a fait connaître en France et rapidement dans le monde entier. Django Reinhardt est un guitariste doué d 'un grand génie, il est assurément l'inventeur du Jazz dit "Manouche".
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Durant ces années de répression du régime de Vichy, Django Reinhardt n’a pas cessé de faire salle comble, en faisant swinguer sans état d’âme Français et Allemands ensemble. Pourtant, les Nazis traquaient et déportaient déjà les tziganes dans les camps de concentration. De plus, le régime de Vichy du Maréchal Pétain va relayer avec beaucoup d'entrain les mesures de répression de l'occupant en collaborant activement. A travers son oeuvre, Django représente cet esprit de résilience et cette volonté de résistance d'une partie de la population en France.
Django Reinhardt est un véritable "astre", un artiste à la vie tumultueuse et brève. Plus précisément Django Reinhardt née le 23 janvier 1910, et meurt à l'âge de 43 ans en 1953. Dès sa prime jeunesse, Django apprend le violon avec son père Jean-Baptiste Eugène Weiss. Son père est violoniste et pianiste ambulant, dans la plus pure tradition itinérante Manouche. Le jeune homme passe sa prime jeunesse dans cet environnement nomade propre aux familles des Gens du Voyage.
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Vers l'âge de 10 ans, Django Reinhardt apprend a jouer le banjo guitare grâce à l'aide de son oncle musicien. L'adolescent est littéralement fasciné par cet instrument à cordes, son rapide apprentissage révèle des aptitudes certaines à la musique. Un peu plus tard, vers 11 ou 12 ans plus exactement, il apprend également à jouer de la guitare. Encore une fois l'apprentissage est rapide, il adopte cet instrument et devient un véritable virtuose de la guitare. Django est un apprenti musicien acharné à sa tâche : il n'hésite pas à s'écorcher les doigts dans de longues séances d'entrainement pour parfaire son jeu.
- Quintette du Hot Club de France avec Django Reinhardt en 1935 (Source : HCF/RG) -
Django Reinhardt va commencer sa jeune carrière en jouant du piano au sein de la formation familiale. Très rapidement, il est invité à jouer dans des cabarets de la ville de Paris. Durant ces années il se familiarise avec le Jazz Afro-Américain qu'il découvre avec émerveillement. Mais en 1928, un malheur vient frapper le jeune homme avec l'incendie de sa roulotte qui le blesse, avec sa première épouse, gravement à la jambe droite et à la main gauche, en perdant l'usage de deux doigts . Cet incident grave va exempter Django du service militaire en 1930, il reste toujours hospitalisé jusqu'en 1930.
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Django va en fait découvrir la musique Jazz Afro-Américaine précisément grâce au photographe et peintre Emile Savitry. Ce dernier, qui va accompagner Robert Doisneau au sein du courant dit de la Photographie Humaniste Française, est réellement impressionné par le jeu de guitare de Django Reinhardt. Emile Savitry lui fait découvrir pour la première fois des disques de Louis Armstrong, et de Duke Ellington. C’est pour lui une totale révélation qui le bouleverse. C'est à partir de ce moment-là que Django Reinhardt décide de se consacrer entièrement au Jazz.
C'est à ce moment précis que Django Reinhardt rencontre Stéphane Grappelli et des membres du Hot Club de France en jouant un soir dans un Club. Les deux musiciens se lient rapidement d'une forte et réelle amitié. Cette amitié est fondée sur la passion commune de la musique, et une démarche fondamentalement progressiste. A partir de cette rencontre, Django va assidument fréquenter et commencer à jouer avec la bande du Hot Club de France. C'est le début d'une belle et longue histoire qui va marquer le Jazz en France.
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C'est ainsi que Django Reinhardt participe à la création du Quintette du Hot Club de France en 1934. Une collaboration devenue mythique et qui va durer jusqu'à sa disparition en 1950. Entre temps, Django va rencontrer le très riche monde musical Afro-Américain qu'il avait découvert et écouté grâce à Emile Savitry comme nous l'avons vu précédemment. C'est effectivement en 1946 que Django effectue une tournée aux Etats-Unis durant laquelle il rencontre enfin, et surtout joue, avec de véritables vedettes comme Duke Ellington et Louis Armstrong.
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- Django Reinhardt et Duke Ellington en 1946 à New York City / USA (Source : DR/JM) -
Django Reinhardt va être incontestablement au tout premier plan du militantisme en faveur du Jazz Afro-Américain durant les années d'occupation en France. Car, le Jazz, souvent sous le nom nom de Swing, devient en France sous l’Occupation un véritable phénomène de société assimilable à une forme de résistance culturelle vis à vis de l’Allemagne. C'est Charles Delaunay, au sein du Hot Club de France, qui va largement contribuer au succès de Django Reinhardt dans les années trente.
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Le Hot Club de France organise par exemple à Paris plusieurs concerts de Jazz à la Salle Pleyel ou à l’École Normale de Musique avec justement Django Reinhardt. La plus grande partie des Jazzmen français de l’époque participent à ces prestations, comme Hubert Rostaing, Alix Combelle et bien d’autres… De plus n'oublions pas les nombreuses participations des musiciens issus dits "colonies", Antilles et Afrique entre autres. Tout au long de l’année 1943, les musiciens venant des Antilles vont ainsi marquer de leur présence de nombreuses séances d’enregistrement pour la compagnie de disques Swing créée par Charles Delaunay.
- Référence musicale 12 (en bas d'article) -
- Couverture du Bulletin du HCF en décembre 1958 (Source : HCF / SCU 75 M.N.S®)
Un Hot Club de France triomphant
Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Charles Delaunay souhaite faire revivre l’effervescence en faveur de la musique Jazz Afro-Américaine qu’il a connu et déjà largement contribué à développer en France lendemain de la Libération, après le débarquement des troupes de l'U.S Army. C'est dans cette optique que Charles Delaunay organise un premier Salon du Jazz à Paris au début des années 1950. La volonté et l'objectif principal de ce grand passionné de Jazz est de remettre sur pieds les nombreux Hot Clubs mis en sommeil avec l'occupation Nazie.
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Le Hot Club de France réussit aussi l'exploit de renaître de ses cendres rapidement tel un Phoenix ! le Hot Club de France parvient même a obtenir une reconnaissance officielle internationale du plus haut rang. Plus exactement, c'est durant le deuxième Salon du Jazz à Paris que Charles Delaunay présente un projet de création d'une Fédération Internationale du Jazz. Ce projet est présenté au directeur de la section pour l'éducation, la science et la culture de l'UNESCO, une institution spécialisée de l'Organisation des Nations unies créée le 16 novembre 1945.
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L’UNESCO ne reconnaîtra cette Fédération qu’après sa création officielle par le Hot Club de France. En effet, ce projet de création d'une Fédération Internationale de Jazz nécessitera encore plus d’une quinzaine d’années de longues préparations. Finalement, ce brillant projet ne verra le jour qu’en 1969 sous la forme de l’European Jazz Federation, dont Charles Delaunay est justement le représentant français. La fédération sera reconnue par l’UNESCO en 1973, et l'European Jazz Federation sera notamment responsable de la publication du magazine Jazz Forum.
Durant les Trente Glorieuses, le Hot Club de France est toujours très actif même si l'émulation des premiers jours s'estompent un peu. Bien entendu, de nouvelles générations d'amateurs et passionnés de musique Jazz Afro-Américaine vont irriguer et renouveler les effectifs des différents Clubs à travers le pays. Même si les années d'avant guerre sont les plus prolixes et novatrices pour le Hot Club de France, les années 1950/60 permettent à l'association d'étendre son influence.
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Le Hot Club de France va continuer ses multiples activités durant la seconde moitié du XXe siècle, malgré les nouvelles envies et préférences musicales du public plus attiré par les nouveaux sons comme le Rhythm'n'Blues et Soul. Le Hot Club s'impose clairement à partir des années 50 dans le milieu des journalistes spécialisés en musique Jazz. Le HCF il devient une référence incontournable, tant au niveau Hexagonal que sur la scène internationale.
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En 2012, l'UNESCO crée la Journée Internationale du Jazz qui doit être célébrée annuellement le 30 avril. Cette Journée Internationale du Jazz est "destinée à sensibiliser la communauté internationale aux vertus du Jazz comme outil éducatif, et comme vecteur de paix, d’unité, de dialogue et de coopération renforcée entre les peuples". Grâce au travail acharné des nombreux protagonistes dont nous avons rendu hommage dans cet article, la musique Jazz est enfin reconnue à sa juste valeur au niveau mondial. Une journée fêtée par exemple très officiellement en France comme illustré ci-dessus.
- Référence musicale 13 (en bas d'article)-
- Affiche officielle Journée Internationale du Jazz en 2019 en France (Source : UNESCO) -
La contribution du Hot Club à l'ensemble de la culture est incommensurable en France, cette influence ne vas pas se limiter à la seule sphère musicale comme nous avons vu. Assurément il reste une des plus grandes contributions Française à l'expansion et la diffusion de cette musique Jazz jouée par des artistes Afro-Américains. Dés sa création en 1936,le Hot Club va fasciner, attirer et profondément marquer de nombreuses générations d'amateurs éclairés et de collectionneurs avertis de Jazz authentique.
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La culture Modernist en France est logiquement et fièrement héritière de cette glorieuse histoire, et tout particulièrement le 75 M.N.S ® et son organe de diffusion officielle "Le Cercle Modernist". Initié et mis en place par les jeunes précurseurs du Hot Club de France, cet attachement à la culture Afro-Américaine est effectivement une des caractéristiques de notre Club Modernist. Un ethos Modernist justement indissociable de cet extraordinaire souffle insufflé par cette légendaire et très estimable association.
Alexandre Saillide-Ulysse
75 M.N.S ®
Sources :
- Jean-Louis Comolli, André Clergeat et Philippe Carles "Le Nouveau Dictionnaire du Jazz", éditions Robert Laffont, Paris, 2011
- Anne Legrand et Charles Delaunay "Le Jazz en France dans les années 1930/1940", éditions du Layeur, Paris, 2010 (première édition 2006)
- Géard Regnier "Jazz et société sous l'occupation en France", éditions L'Harmattan, Paris, 1999
- Lucien Maison "Les Maîtres de Jazz d'Oliver à Coltrane", éditions Que Sais-Je, Paris, 1985 (première édition 1952)
- Franck Ténot, "Dictionnaire du Jazz", éditions Larousse, Paris, 1967
- Divers numéros des magazines "Jazz Hot", "Jazz Magazine", et "Les Cahiers du Jazz"
Références musicales :
- Sélection 1 : Quintet of the Hot Club de France "Georgia On My Mind", Pathé Records (LP "Djangologie" 2CO54-16002) - Réédition 1970 / enregistrement original 78Tours, Victors Records en 1936
- Sélection 2 : Big Bill Bronzy "St Louis Blues" - Goody Records (Fr/GY8002) - 1959
- Sélection 3 : Louis Armstrong & His Orchetsra "Thankful" Brunswick Records (EP Germany/10147) - 1958
- Sélection 4 : Quintette Dupont-Durand "Limehouse Blues" - Forum Records (FR006) réédition 1967 / enregistrement original 78Tours Swing Records en 1938
- Sélection 5 : Quintette Hot Club de France "Shine" - Pathé Recors réédition 1970 / enregistrement original 78Tours Disques Grammophone (K7790) en 1336
- Sélection 6 : Johnny Hess "Ils Sont Zazous" - Pathé Marconi Records réédition 1997 / enregistrement original 78Tours Pathé 1942
- Sélection 7 : Quintette du Hot Club de France "Minor Swing" - Columbia Records réédition 1974 / enregistrement original 78Tours Pathé Marconi Records en 1937
- Sélection 8 : Lionel Hampton "Hey Ba Ba Re-Bop" - CBS Records (Netherlands45T/2314) / enregistrement original 78Tours Decca Records en 1946
- Sélection 9 : Louis Armstrong & His Orchestra "In the Gloaming" - Brunswick Records (2357) / enregistrement original 78Tours Decca Records en 1941
- Sélection 10 : Django Reinhardt & Hot Cub de France " Stomping at Decca" - Ace Of Clubs Records (U.K 1158) 1964 / enregistrement original 78Tours Decca Records en 1938
- Sélection 11 : Django Reinhardt & Duke Ellington "A Blues Riff" - Music Master Jazz Records (MM007) 1981 / enregistrement non édité/unrelesead de 1946
- Sélection 12 : Miles Davis "Moon Dreams" - Capitol Records (FR/EP1459) - 1954
- Sélection 13 : Lionel Hamptom & His All Stars with Mezz Mezzrow "Blues For The Hot Club de France" - Barclay Records (1203) - 1959
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