Le Cercle Modernist

Le Cercle Modernist

" Mocassin & Ivy'Style "

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- Encart publicitaire "Weejuns Bass" en 1965 aux Etats-Unis (Source : VB/VH) -

 

 

 

Cette rubrique du Cercle Modernist, "Get'in Smart", a déjà eu l'occasion d'aborder l'attribut indispensable de la culture vestimentaire.

Je veux parler, bien entendu, des chaussures, et de ses très nombreux et différents modèles (comme avec l'article "Richelieu et Oxford Style").

Cependant, à la différence du précédent article, nous allons nous intéresser plus précisément aux modèles de chaussures appelés "mocassin".

Indubitablement, la chaussure en forme de mocassin (Loafer, Penny & Tassel Loafers) est un des modèles de prédilection pour l'ensemble des générations Modernists.

L'élégance de la forme de ce soulier (tout spécialement fin) et sa commodité (notamment pour la danse) expliquent en grande partie cet engouement.

Cette préférence est donc directement issue de la toute première génération Modernist, elle va être poursuivie avec ferveur (et assiduité !) par les générations suivantes.

Nous verrons que cet usage Modernist, vite devenu une tradition, est issu d'une ancienne et véritable culture vestimentaire Américaine.

C'est d'ailleurs en puisant dans d'autres "usages culturels" que le Real Mod'Deal va forger ses propres valeurs.

 

 - Référence musicale 1 (en bas d'article) -

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- Publicité autour de 1950 aux U.S.A. (Source : VM) -

 

 

En premier lieu, il est intéressant de noter que la toute première chaussure connue dans l'histoire de l'Humanité est justement un mocassin.

Un soulier vieux de plus de 5000 ans, trouvé en Arménie, précisément à quelques kilomètres des frontières avec l'Iran et la Turquie.

Des traces plus anciennes encore existent dans l'histoire de l'Humanité, car même si aucune chaussure n'a été trouvée,

des représentations (plus précisément des peintures rupestres) de mocassins datant de 15000 ans subsistent encore de nos jours.

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Assurément, deux éléments essentiels expliquent cette création, et utilisation, relativement rapide par les Hommes de la chaussure. 

D'une part, la chaussure est un attribut primordial pour permettre à l'homme Préhistorique de résister dans un environnement naturellement hostile.

D'autre part, la simplicité de confection (les mocassins étaient simplement constitués de bouts de tissus assemblés) de ce type de chaussure explique aussi sa rapide diffusion.


Exceptés ces quelques exemples à travers les différentes civilisations, le véritable mocassin nous vient sans aucun doute d'Amérique du Nord.

 

 

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- Encart publicitaire "Bass" en 1951 (Source : BV) -

 

 

Nous constaterons que cet origine Américaine est bien antérieure à celle qui a inspiré les précurseurs du mouvement Mod à la fin des années 1950.

En effet ces fameux mocassins nous viennent des immenses et magnifiques forêts d'Amérique du Nord et des populations autochtones.

Plus précisément, ces chaussures vont être inventées et confectionnées par des femmes Améro-indiennes, issues des tribus des peuples Algoquin, Innus ou encore Ojibwé.

Ces tribus indiennes se déplacent en Amérique du Nord, vers le Québec, l'Ontario et le Canada, leurs femmes sont connues pour être douées en couture de peaux d'animaux.

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Le nom choisi et donné par ces tribus Amérindiennes à ces chaussures/mocassins est celui de Mekezen (mot en langue Algonquine).

Le Mekezen est un ingénieux dispositif, il protège la partie du corps particulièrement sollicitée par la vie sportive et éprouvante du chasseur/cueilleur : le pied.

Le mocassin originel, le Mekezen, pouvait même se transformer ingénieusement en chaussettes chaudes pour se protéger des longues et rudes périodes d'hiver.

Ce dernier modèle, était pourvu d'une jambière attachée avec une queue de renard ... un ajout primordial pour effacer les traces laissées dans la neige (!).

 

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Ce mocassin est donc le résultat du long et savant travail d'observation et de confection effectué par ces nobles femmes des tribus Amérindiennes.

 Heureusement, des modèles de ces magnifiques mocassins subsistent, il est encore possible de les voir au musée de Toronto, capitale de la province de l'Ontario au Canada.

Il est intéressant de noter que les mocassins des tribus Indiennes d'Amérique du Nord étaient, la plupart du temps, personnalisés.

Les femmes tissaient sur les mocassins des frangettes composées de perles, ces dernières permettaient (tel un code barre !) de connaître la tribu du propriétaire !

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En fait, nous retrouvons ces fameux mocassins (dans leurs formes primitives) tout au long de l'histoire, Chateaubriand les cite ... et on les retrouve aux pieds de Napoléon

Jusqu'à la création de sa nouvelle forme contemporaine au début du XXe siècle, le mocassin d'Amérique du Nord est toujours fabriqué à partir de deux pièces.

Pour mémoire, ce même type de mocassin se retrouvera des années plus tard en Angleterre et en Europe continentale :

appelés très justement "Indian Shoes" ils seront particulièrement appréciés par les membres de la scène Soul ou Scooterist, au début des années 1980.

 

 - Référence musicale 2 (en bas d'article) -

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- Forme contemporaine (XIXe siècle) de mocassin indien (Source : SMK) -

 

 

D'ailleurs, tout comme le modèle tribal original, et malgré une ligne très éloignée de la finesse des mocassins type de l'Ivy League,

la caractéristique de ces "Indian Shoes" était d'être particulièrement confortables (et ce malgré une confection de piètre qualité)... la sagesse des anciens !...

Bien évidemment, comme pour le modèle de chaussures dit Oxford, ou Brogues, le mocassin contemporain possède aussi une histoire spécifique et des origines diverses.

L'histoire des modèles de chaussures (comme des autres attributs vestimentaires) est souvent attachée à un événement, ou un personnage, particulier.

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Nous avions, par exemple, longuement expliqué l'origine souvent aristocratique et sportive de certaines traditions vestimentaires (vestes) masculines.

Malgré ces différentes origines, ce nouveau modèle de mocassin va être réinventé (très exactement entre les deux Guerres Mondiales).

Comme souvent en cette matière, ce sont les Anglais renouveleront ce modèle les premiers, par le biais de la maison "Wildsmith Shoes".

C'est encore une fois pour un usage aristocratique que ce nouveau modèle de chaussure sera mis au point en Angleterre.

 

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C'est le bottier de la maison "Wildsmith Shoes" qui propose cette forme au Roy George V, pour un usage spécifique dans son cottage.

"Wildsmith Shoes" va d'abord appeler ce modèle 582, puis 98, avant de le nommer Wildsmith Loafer, lorsque ces chaussures seront fabriquées en série.

La deuxième version contemporaine du mocassin est une création d'un cordonnier et bottier Norvégien, Nils Gregoriusson Tveranger.

Nils Gregoriusson va partir, à l'adolescence, aux Etats-Unis pour se former à la confection des chaussures, avec d'habiles et d'anciens bottiers.

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A son retour en 1930 en Norvège, Nils Gregoriussonn Tveranger crée un nouveau modèle de chaussures nommé "Aurland Mocassin".

Il va (aussi) s'inspirer des chaussures des indiens Iroquois, et des modèles de chaussures portés par les habitants de la ville d'Aurland.

Avec le succès grandissant de ces nouveaux modèles, les Norvégiens vont commencer à les exporter en Europe continentale.


Les Américains vont vite repérer ces nouvelles versions de mocassins qu'ils vont reproduire, en les distribuant d'abord sous leur forme Norvégienne.

 

 - Référence musicale 3 (en bas d'article) -

 

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  - Encart publicitaire de la larque "Bass" aux Etats-Unis circa 1959 (Source : NMPP) -

 

 

Ce long processus d'élaboration de différents modèles de mocassins va naturellement pousser et amener les Etats-Unis,

déjà le premier et le plus puissant marché économique au monde, à créer un tout nouveau modèle... Made in U.SA. !

Ces modèles vont tout de suite être adoptés par les étudiants Américains dans les nombreux campus universitaires.

Très simples et extrêmement confortables ces chaussures au départ imaginées pour les pêcheurs Norvégiens sont rapidement très prisées.

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Face aux succès de ce modèle de chaussures, une entreprise Américaine "Bass Veejuns" décide de se lancer, en 1934, dans la fabrication de mocassins.

Ce n'est pas un hasard si "Bass Veejuns", dont le nom rappelle et sonne comme une contraction du mot Norvégien (Norwegians) en Anglaiss'empare de ce concept.

  La G.A. Bass Veeejuns & Co créée en 1876 dans le Maine, au nord des Etats-Unis, est une illustre manufacture de chaussures.

Au passage, cette marque est tout aussi ancienne que les plus respectables maisons de bottiers en Angleterre, chose suffisamment rare pour être soulignée...

 

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La manufacture "G.A. Bass Veejuns & Co" produit au départ des modèles de chaussures polyvalents, avant de se spécialiser rapidement dans les modèles de mocassins.

Bien avant de produire son fameux mocassin effilé, porté dans toutes les universités de l'Ivy League, Bass va sortir différents modèles.

Les ateliers sortent tout d'abord le modèle Bass Mocassin Cruiser vendu dans le commerce spécialement pour les bûcherons dès 1906.

Puis, en 1918Bass équipe l'aviation de l'U.S. Army en produisant en grand nombre les mocassins appelés Bass Aviation Mocassin Style 773.

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 Enfin, il ne faut surtout pas oublier le fameux mocassin Woc-o-Moc (sorte de mocassin Indien original) qui sort en 1920.

Les tout premiers modèles Veejuns, particulièrement appréciés par nous tous Modernist et Suedies, sortent en 1934.

La manufacture va simplement y ajouter une pièce de cuir au niveau du coup du pied pour donner plus d'aisance à la chaussure.

C'est justement dans ce bout de cuir, ou bande, que certains glissent un petite pièce de monnaie (si possible en or) ... Cose Nostre !

 

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- Publicité "Bass Weejuns" en 1969 (Source : BV/PM) -

 

Au final, comme très souvent avec ce type de sujets, difficile de savoir qu'elle est la première et réelle version originale.

Quoi qu'il en soit, il apparaît que l'avènement de ce modèle de mocassin marque l'entrée de ce type de chaussures dans le monde moderne.

La "famille du mocassin" va même s'agrandir au fil du temps, avec l'arrivée de nouveaux modèles et de nouvelles matières.

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Désormais, il est communément admis que trois grandes familles principales de type de mocassins existent.

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La première de ces familles est bien entendu celle des Penny Loafers, dont nous avons largement parlé.

La spécificité de ce modèle est la pièce de cuir rajoutée sur le coup-de-pied de la chaussure, entaillée (ou ouverte) au milieu.

C'est bien le tout premier modèle original, comme nous l'avons vu, du type de mocassin dit Penny Loafer.

Le modèle mocassin 180, ou le modèle Eton, du bottier J.W. Weston illustre aussi parfaitement ce type de soulier.

 

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 J.M. Weston est, sans aucun conteste, une autre grande et illustre marque de chaussures, spécialement prisée par certains Stylists.

Mais, à la différence de la plupart des autres prestigieuses fabriques de chaussures qui sont le plus souvent d'origine Anglo-Saxonne,

Weston est une ancienne fabrique créée en France, à Limoges en 1891, par le maître chausseur et bottier Edouard Blanchard.

J.W. Weston va d'abord confectionner des bottes et des chaussures dans un petit atelier, et c'est en 1904 que la fabrique prend un nouvel envol.

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La fabrique est reprise par le fils d'Edouard Blanchard, Eugène Blanchard, qui va appliquer de nouvelles méthodes venues directement des Etats-Unis.

Eugène Blanchard ramenera effectivement de la ville de Weston une incroyable recette : la technique de couture des frères bottiers Goodyear.
 •

Ce "cousu Goodyear", qui va devenir mondialement reconnu, consiste à ressemeler la chaussure avec une lanière en cuir entre la semelle et la tige.

Tout en ayant un nouvel attrait esthétique (avec une seule et unique couture sur le pourtour), cette couture donne en plus une grande solidité et endurance à la chaussure.

 

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- Mocassin de la marque Sebago modèle Dexter Penny Loafer  (Source : SB/75 M.N.S ®) -

 

 

Avec ce succès grandissant, J.W. Weston va vite choisir de se consacrer à la fabrication exclusive de modèles de chaussures de luxe.

Dans toutes ses magnifiques collections J.W. Weston ne manque jamais de proposer son fameux modèle de Penny Loafer : le mocassin 180.

Le mocassin 180 est resté inchangé depuis sa création en 1946, avec son style bien spécifique et typiquement Parisien.

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Le 180 illustre à merveille le savoir-faire de la maison J.W. Weston : ce mocassin nécessite 150 opérations et deux mois de travail complet !!!

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Au final, ce modèle de soulier combine parfaitement élégance et décontraction : le 180 est incontestablement devenu un modèle culte.

J.W. Weston fabriquera des modèles différents de mocassins, comme le Tassel Loafer lequel nous intéresse particulièrement.

Le modèle appelé Tassel Loafer (ou mocassin à pampilles) est aussi un autre grand classique de la famille des mocassins.

Là encore l'origine précise reste trouble ;  mais elle est communément attribuée à un riche Américain dénommé Paul Lukas.

 

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C'est lors d'un voyage en Europe que Paul Lukas aurait acheté une paire de chaussures Richelieu pourvues de pampilles aux lacets.


De retour chez lui à New York, il va demander au bottier et fabricant de chaussures Karkas & Kovacs de lui confectionner une paire de chaussures avec pampilles.

Mais Paul Lukas est un homme qui sait ce qu'il veut, un perfectionniste, et le modèle proposé par Karkas & Kovacs ne lui convient pas parfaitement.

Il va donc s'adresser à un autre bottier et fabricant de chaussures, Lefcourt & Morris Bootmakers, et lui demander un autre modèle.

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Le résultat de la chaussure proposée par la maison Lefcourt & Morris n'est toujours pas à la hauteur des attentes de Paul Lukas.

C'est finalement la fabrique Alden (un autre fabricant de renom) qui réalisera ce modèle à pampilles en 1950 (voir publicité ci-dessous).

Ces mocassins à pampilles Tassel Loafer sont d'ailleurs encore de nos jours un grand classique du catalogue de la marque Alden.

Un mocassin Tassel Loafer très apprécié au sein de notre scène Modernist, mais bien entendu dans sa version fine et élégante !!!...

 

 - Référence musicale 4 (en bas d'article) - 

 

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- Publicité de la marque Alden circa 1954 (Source : TNY) - 

 

 

Le dernier type de mocassin est originaire d'Italie : il est appelé Driver Loafer, ou plus simplement Driving Shoes.

Ce type de modèle spécifique est effectivement inventé en Italie, et il est spécifiquement destiné à l'industrie automobile italienne.

Car cette chaussure est d'abord créée tout spécialement pour la conduite de voiture, elle doit donc être pratique et fonctionnelle.

Comme tout ce qui touche directement le sport automobile de haut niveau, au départ ces chaussures sont réservées aux pilotes ou aux initiés.

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C'est à la fin des années soixante (et plus tard comme de nos jours) que la Driving Loafer va faire fureur auprès du public.

La marque Tod's représente parfaitement cette chaussure, véritable condensé du meilleur artisanat de l'Italie contemporaine.

Tod's est clairement une des plus brillante et éminente fabrique de chaussures de luxe Italienne dans le monde.

La marque doit justement une grande partie de sa renommée à ce fameux mocassins à picots de caoutchouc, la Driving Shoes.

 

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Tout comme J.W. Weston, la manufacture Tod's est issue d'une ancienne et longue tradition de maître bottier et fabricant de chaussures.

L'entreprise existe depuis longtemps : tout commence au XIXe siècle dans les Marches, sur la côte Adriatique en Italie, avec Filippo Della Valle.

Filippo Della Valle, homme d'affaires décidé et habile, va choisir de se lancer dans la fabrication de chaussures en montant sa petite entreprise. 

Pour la petite histoire, le nom de l'entreprise Tod's a été trouvé par Diego Della Valle, héritier de la famille, en consultant l'annuaire de la ville de Boston au Etats-Unis !

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Quelques années plus tard, Bernardo Della Valle, le fils de Filippo, va lui-même posséder un petit atelier de cordonnerie près de la ville d'Ancona.

C'est donc une très longue et expérimentée lignée de bottiers, cordonniers et fabricants de chaussures qui est à la tête de la fabrique Tod's.

Le dernier héritier de la famille, Diego Filippo, sait très tôt qu'il veut prendre la relève de la fabrique familiale.

Durant un voyage aux Etats-Unis, juste après ses études de droits à Bologne, Diego va découvrir un modèle de mocassin de conduite.

 

 - Référence musicale 5 (en bas d'article)

 

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- Publicité de la marque Bass Veejuns en 1936 (Source : IVLS) -

 

 

C'est ce dernier modèle ramené des Etats-Unis par Diego, qui va servir de prototype pour les premiers mocassins à picots Tod's.

Dès le départ, la marque veut donner une image sportive et élégante à son nouveau mocassin si particulier à picots.

Tod's dénomme son nouveau mocassin le Gommino, celui-ci est très rapidement porté et arboré par de nombreuses personnalités,

comme le propriétaire de la marque automobile Italien Fiat, le fameux milliardaire et dandy Gianni Agnelli.

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Le goût prononcé du monde des personnalités pour le Mocasin Style, en l'occurrence le Gommino, est un trait commun de toutes les époques.

Cette chaussure a la particularité de représenter l'essence de la Cool'Attitude et l'élégance vestimentaire de l'Ivy League.


Rappelons-nous, par exemple, des fabuleuses et magnifiques photos en couleur du fameux livre "Ivy League" de Tahayshida.

Clairement, le mocassin (de tous types) va être un des signes les plus visibles de cette fascinante culture vestimentaire de l'Ivy League.

 

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Comme je l'ai spécifié au début de cet article, le mocassin est une chaussure absolument adéquate pour danser ;

c'est bien une des raisons qui expliquent la grande popularité de ces souliers auprès des Suedies et Smart'Modernists.

Si vous n'êtes toujours pas convaincu, il vous suffit d'essayer de danser avec d'autre modèles de chaussures, comme par exemple des Brogues...

...vous allez vite vous rendre compte que la souplesse (et la praticité !) du mocassin de type Penny, Tassel ou Driving Loafers est vraiment inégalable !

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Pour illustrer mon propos, certains Mod'Crew / Mod'Firm vont adopter un usage spécifique et reconnaissable du mocassin.

Sans aller jusqu'à la personnalisation des indiens précurseurs d'Amérique du Nord il y plusieurs siècles (!!!),

notre Mod'Firm du 75 M.N.S ® a justement développé un usage personnel d'un modèle particulier de mocassin.

Nous affichons effectivement un attrait et un usage revendiqué du modèle de mocassin Grant de la maison Sebago (voir photo ci-dessous).

 

 - Référence musicale 6 (en bas d'article) -

 

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- Sebago Grant et Tassel Loafer by 75 M.N.S ®  lors du XXXIII anniversaire à Paris Montmartre en 2017 (Source : SCU 75 M.N.S ®) -

 

 

Cette approche des mocassins n'est pas exhaustive, au regard des nombreuses et illustres maisons de bottiers à travers le monde.

J'ai donc fait intentionnellement certains choix : de ce fait certaines marques, comme Bowen/Dexter/Argos/ Loake/ (ou d'autres encore) ne sont pas citées.

Pourtant, certains modèles de mocassin de marques différentes méritent largement d'être cités, comme les superbes mocassins 1953 de Gucci (avec la barrette dorée).

Pour sa part, le 75 M.N.S ® a une prédilection bien connue pour un superbe modèle : les mocassins Grant Loafer de la marque Sebago.

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Une préférence qui date et qui s'explique avant tout par la très haute qualité de fabrication de ce soulier.

Une très haute qualité de fabrication permise par le fameux cousu Goodyear, et le soin pointilleux apporté dans le choix des cuirs.

La Grant Loafer possède une tenue aux pieds exemplaire, grâce à une large et forte semelle assemblant l'ensemble du corps de la chaussure.

Comme je l'ai précédemment précisé, cette dernière raison ("Dancing Shoes") explique aussi ce choix pour ce modèle spécifique.

 

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Ce choix pour l'adéquation de ces modèles avec la danse est d'ailleurs partagé par de nombreux danseurs émérites ... comme Mickael Jackson !

La solidité de la Sebago Grant est possible grâce à la très haute qualité du cuir, permettant même un véritable "glaçage" du cirage (à l'effet dévastateur !).

Détail de grande importance : ce modèle de mocassin possède une très large ouverture de languette sur le devant du coup de pied.

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Un détail d'importance qui permet d'introduire un "Sublimous Ridiculous Details" de choix :  une pièce de Napoléon en or véritable.

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Une tradition vestimentaire reprise, mais issue de la fameuse culture Américaine de l'Ivy League durant les années 1950/60

avec ses jeunes étudiants qui glissaient un penny dans la languette de leurs Loafers pour pouvoir téléphoner ou prendre le bus.

 

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- Publicité Gucci en 1955 (Source : GC) -

 

 

Le 75 M.N.S ® est particulièrement fier d'avoir poursuivi avec assiduité cet héritage culturel.

Un héritage vécu et honoré avec passion depuis maintenant plus d'une trentaines d'années à Paris.

Au passage, je tiens à préciser que la mise en avant de certaines marques n'est pas une démarche mercantiliste !!!

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Cet intérêt découle directement des fondements de notre culture Modernist, qui érige l'élégance vestimentaire en art de vivre.

L'objectif du Cercle Modernist n'est en aucune manière de vous pousser à acheter une marque, ou un quelconque vêtement,

mais plutôt de vous rappeler la signification et l'importance de la tradition du Smart Dress dans notre style de vie.

 

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Un style de vie que nous pratiquons toujours avec ferveur et dynamisme au quatre coins du monde maintenant.

         Comme lors de la prochaine soirée de l'excellent Club Modernist de Barcelone, le Take Ivy Campus du 19 Mai 2018

 organisé par Alberto Valle, Lluis Cardenal et Dani Straigh'Up qui ont invité en Special'Guest Mark Watkins.

" Wax Out Y'a Penny & Tassel Loafers for a Barcelona May Mod'Extravaganza !!! "

 

 

Alexandre Saillide-Ulysse

 

75 M.N.S ®


 

 

Sources :

 

 - Yvonne Deslandres et Florence Müller "Histoire de la mode au XXe siècle", Editions d'Art, Paris, 1986

- Paul Lacroix "Histoire de la chaussure depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours", Editions Broché, Paris, 2014 (réédition)

- François Boucher "Histoire du Costume", Editions Flammarion, Paris, 1965

- Gilles Lipovetski "L'empire de l'éphémère", Editions Gallimard, Paris, 1987

- Divers magazines (Bespoke Magazine, Vogues Hommes...).

  

Références musicales :



- Sélection1: Hank Mobley "The Turnaround" - Blue Note Records (4186) - 1963

Sélection 2Gene Chandler " You Threw a Lucky Punch" - Vee Jay Records (468) - 1962

- Sélection 3 : Johnny Lytle "Lela" - Riverside Records (4551) - 1963

- Sélection 4Esther Phillips "If It's New For You"- Savoy Records (1516) - 1957

- Sélection 5 : Slim Smith "Hip Hug" - Coxsone Records (7016) - 1967

- Sélection 6 : Fast Eddie "I Don't Need No Doctor" - Countdown Records - 1985 



08/05/2018
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