"La Ruche 1989/1991 Paris Mod Clubbin'Era"
- Affiche originale du club Mod "La Ruche " à Paris en 1990 (Source : SCU 75 M.N.S ®) -
"La Ruche Era"
- Paris 1989 / 1991-
Cet article fait suite à la précédente approche mise en ligne dans cette même rubrique "Mod Firm Tour" du Cercle Modernist ; en préambule n'hésitez pas justement à lire (ou relire) "Paris Mods in the 80's & 90's : Hard Crew and Real Deal".
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Après avoir effectivement abordé certaines caractéristiques propres au Mods de la ville de Paris dans l'article cité ci-dessus, je vous propose une nouvelle approche consacrée au Mod Night'Clubbin à travers le Club Modernist Parisien "La Ruche".
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Caractérisé par une véritable passion pour la musique, la danse et l'habillement, il n'est pas inutile de rappeler que le Night'Clubbing est un élément capital et fondamental de l'authentique culture Modernist.
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Durant les dernières années du XXe siècle, les soirées du Club "La Ruche" ont justement représenté cette culture du Night'Clubbin' caractéristique aux Mods ; tout en illustrant les spécificités propres à cette période.
- Référence musicale 1 (en bas d'article) -
- Armoiries & Couleurs de la ville de Paris (Source : VDP) -
"Obscur & Rare Rhythm'n'Soul
Paris Mod Club"
C'est à Paris dans les années 1980, que le Club Modernist "La Ruche" voit originellement le jour. Dès le départ, l'objectif affiché par les fondateurs est de rassembler les différentes fratries Mod de Paris dans un lieu consacré à notre musique. C'est avec Emmanuel Jourgeaud Aka Petit Blond membre des Mods de Gambetta que je vais créer les soirées régulières de "La Ruche", le premier Mod Night'Club régulier de la ville de Paris.
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Tout d'abord, le choix de dénomination du Club "La Ruche" est le reflet d'une ambiance propre à cette période. Plus précisément dans cet esprit, une ruche représente originellement le lieux protégeant et abritant les abeilles. Cette dernière est également un des symboles du Premier Empire de Napoléon Bonaparte dont la capitale Paris était justement le fer de lance. Par extension, cette "Ruche" représente donc un lieu d'exception préservé et réservé en l'occurrence aux Mods à Paris .
Dès sa création, le Club devient très rapidement le repère des différents Clubs qui fréquentaient la place Gambetta dans le XXe arrondissement Parisien, même si les soirées se passaient dans un autre arrondissement de la capitale comme nous allons voir. Ce quartier encore populaire, dans le sens sociologique du terme, de la ville de Paris était effectivement fréquenté par une bande de Mods dés le milieu des années 1980. Même si au tout départ cette place est surtout un lieu de rassemblement pour des amis issus de différentes cultures urbaines résidant aux alentours.
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Très rapidement, la place Gambetta est vite devenue un lieux de rdv privilégié pour de nombreux Mods originaires du Nord de Paris. Cet attrait va d'ailleurs s'étendre bien au delà avec le temps, la capitale n'avait plus vraiment de lieux de rassemblement Modernist durant cette période. Par la suite, ce sont les Mods de toute l'Ile de France qui se rassembleront dans ce XXe arrondissement de la ville de Paris. Des rassemblements réguliers qui vont être caractéristiques de cet "age d'or" de la scène Mod à Paris.
- Référence musicale 2 (en bas d'article) -
- Affichette "La Ruche" en 1989 (Source : SCU 75 M.N.S ®) -
Les toutes premières soirées de "La Ruche" correspondent clairement à une période faste pour la scène Modernist de Paris. C'est effectivement une époque particulièrement active et prolifique (Clubs, soirées diverses, concerts, Mod-Zines nombreux, etc ...) pour les différentes "équipes" Mod évoluant dans la magnifique capitale Française. Notez, au passage, la prochaine mise en ligne dans cette même rubrique "Mod Firm'Tour" du Cercle Modernist d'un article justement et exclusivement consacré aux Mod-Zines.
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Cette période est clairement marquée par d'incessants voyages en Angleterre (et dans le reste de l'Europe continentale) pour participer frénétiquement aux différents Mod Runs "National Mod Run" (et/ou "Pirate Mod Run" ), en Grande Bretagne, en Italie ( Raduni Nazionali Mod ....), en Belgique (R&B Weekends organisé par Thierry Steuve) ; sans oublier les innombrables autres soirées et les meilleurs Clubs (Craw'Daddy , Sneakers, Stafford T.O.W, etc...).
Dès son origine, l'objectif premier du club la "Ruche" est de proposer un lieu exclusivement réservé et consacré à la scène Mod Parisienne. En fait durant la fin des années 1980 et le début des années 1990, la capitale n'avait toujours pas de club régulier exclusivement réservé à un public Mod,. Un Club appliquant, de surcroît avec rigueur, la règle traditionnelle du Strictly Smart Mod Dress.
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La raison expliquant cette volonté ferme d'imposer la règle du Smart Mod Dress est l'évidente déliquescence de la scène Mod durant cette période spécifique en France, et plus particulièrement à Paris. Plus précisément, les différentes soirées Mod attiraient un public Parisien très disparate et surtout problématique. Une assemblée bien loin de l'élégance vestimentaire, des événements que nous avions l'habitude de fréquenter.
- Référence musicale 3 (en bas d'article) -
- Carte de Membre Officiel du Club Mod "La Ruche" lors de la session du 18 Février 1990 à Paris VIe (Source : Nicolas "Budgy" Louchard : 75 M.N.S ®) -
Cette situation problématique au regard de la tenue et du comportement de certains va d'ailleurs être à la source de violences. Même si cette dernière est assurément une spécificité de la scène Mod à Paris, les affrontements devenaient récurrents et de plus en plus violents. Une situation qui avait en plus des effets néfastes sur notre scène confrontée à la difficulté, ou l'impossibilité même, d'organiser des événements Modernists réguliers et d"importances.
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Les "mauvaises" rencontres lors de nos déplacements dans certains quartiers "hostiles" aux Mods à Paris , tout comme les autres embrouilles continuelles lors des différentes soirées, vont être effectivement un élément moteur pour la genèse de "La Ruche". Pour changer la donne, il était donc temps de mettre fin à cette situation en trouvant un lieu exclusivement dédié aux Mods. Un Club Mod privé permettant d'écouter notre propre musique, et de pratiquer nos danses, sans aucune entrave ou personnes hostiles et inutiles .
Au passage, je rappelle que comme pour la saga des Mod-Zines, vous retrouvez prochainement dans cette même rubrique "Mod Firm'Tour" du "Cercle Modernist" un article justement et exclusivement consacré à quelques aventures "sanglantes" des Mods à Paris durant cette période spécifique.
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L'histoire du Club "La Ruche" va tout d'abord débuter hors de la capitale : nous allons effectivement débuter par des soirées dans un petit restaurant au nord ouest de Paris. Effectivement, les premières éditions de "La Ruche" vont se dérouler dans un restaurant à Levallois-Perret durant la fin de l'année 1988. Au départ, nous cherchions plutôt une véritable discothèque pourvue d'une piste de danse ; mais devant la difficulté de trouver ce lieu nous avons quand même pris la décision d'organiser une toute première soirée à Levallois. En fait, je résidais moi même dans cette ville de la banlieue Parisienne).
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Résidant moi même à Levallois Perret, ville du nord-ouest Parisien, j'avais trouvé un accord dans un restaurant possédant une salle en sous-soul. Le lieu, et surtout le patron, était particulièrement accueillant et le sous-sol était acoustiquement parfait. La toute première soirée va avoir un réel succès, nous avons donc réitéré cette expérience avec encore plus de succès. Malheureusement, et comme d'habitude à Paris, notre service d'ordre a du repousser avec force une tentative d'intrusion violente effectuée par des Teddy Boys et des Psycho Billy. Malgré le réel succès de ces premières sessions, nous revenions donc aux éternels problèmes que nous voulions justement éviter.
- Référence musicale 4 (en bas d'article) -
- Différentes "équipes" des Mods de Gambetta (plus précisément les City Gents A.M.S, les Blues Stylists Fanatics , et le 75 M.N.S) lors de la mémorable visite de Thierry Steuve en 1986 dans notre fief du XXe arrondissement de Paris (Source : SCU 75 M.N.S ®) -
C'est en fait par hasard que nous allons trouver une solution à ces problèmes récurrents. C'est Emmanuel Jourgeaud Aka Petit Blond, avec qui j'organisais les premières soirées à Levallois, qui va effectivement dégoter un superbe lieu : un club discothèque pourvu d'une magnifique piste de danse. Pour la petite histoire, cet établissement était juste en bas de son appartement, sur le Boulevard Poissonnière dans le II arrondissement à Paris.
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C'est donc au début des années 1990 que nous allons véritablement "installer "La Ruche" en lui donnant dès le départ un rythme mensuel et régulier. Cette discothèque organisait habituellement des soirées "Thé Dansant", ou des soirées dansantes à thèmes, tout le long de la semaine. C'était un magnifique établissement construit au début des années 1960, qui va être détruit au début des années 2000, entièrement peint de couleur rouge pourpre.
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Cette discothèque avait une large et élégante entrée ouverte sur le grand boulevard Poissonnière, un quartier très actif la nuit durant cette fin des années 1980. Dès l'entrée un grand vestiaire en bois cossu accueillait les membres du Club. Au fond de cette entrée, de larges et épais rideaux séparaient de la salle de danse et du bar. Cette salle de danse était entourée par un long et très large bar en zinc donnant sur une grande piste de danse éclairée en bois ciré.
C'est donc cette superbe discothèque qui va permettre au Club "La Ruche" de prendre un tout nouveau départ. Incontestablement, la qualité et l'élégance du lieu vont permettre de mettre en quintessence la règle du Smart Mod Dress. Un code vestimentaire que nous allons justement appliquer avec vigueur dès les premières sessions du Club. Comme indiqué sur nos affichettes : "la tenue vestimentaire demandée devra être extrêmement élégante et raffinée".
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Cette volonté d'exiger une tenue "extrêmement élégante et raffinée" est le reflet du militantisme ultra Mod revendiqué par notre club. Il illustre aussi la tendance en vogue au sein de la scène Mod à Paris durant cette fin des années 1980. Cette exigence est principalement issue d'une frange spécifique des Mods de Gambetta. Le choix est clairement celui d'une attitude et d"un militantisme Modernist radical. Une attitude qui s'illustrait aussi par une violence organisée, c'était l'époque de la Mod Army ...
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"La Ruche", Club fondé par des Mods pour des Mods, va donc attirer dés sa première édition fin 1989 la plus grande partie des Modernists de la ville de Paris, avec un fort contingent issu des Mods de Gambetta. Cette toute fin des années 1990 correspond à une période faste pour les Mods de Gambetta qui rassemblaient divers entités composées de Scooter Club Mod et de Modernist Society : comme les Templiers All Mod S.C, le Royal Dandies S.C, ou la City Gents Mod Society.
- référence musicale 5 (en bas d'article) -
- Carton d'entrée du club "La Ruche" en 1990 (Source : SCU 75 M.N.S ®) -
Tout en réservant l'entrée du Club aux Mods se pliant à la règle du Smart Dress, nous avions une démarche musicale exclusivement axée sur la culture Modernist originale. Effectivement, même si les différentes scènes Mod sur le continent Européen étaient influencés par diverses et nouvelles sonorités (Acid Jazz, Tropicalism ...), les sets proposés par les Disc Jockey de "La Ruche" était clairement et volontairement inspiré par les premiers Mod Clubs. De ce fait, la présence de la musique Afro/Américaine était clairement et largement majoritaire.
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La musique "distillée" par les différents Disc Jockey de "La Ruche" était donc principalement composée par une sélection de musique Afro-Américaine mélangeant du Jazz, du Blues et de la Soul ; sans oublier la musique des Caraïbes. Plus précisément, nous écoutions et dansions sur du Bop Jazz (tendance Hard'Bop), du Blues électrique (Chicago ou Swamp entre autres), et de la Soul de type "early' (appelée de nos jours "new breed", "Popcorn", etc ..). La liste exhaustive des morceaux joués dans les différentes soirées est bien entendu impossible à donner, même si il reste des cassettes audio. Incontestablement les sessions des Disc Jockey de "La Ruche" ont introduit en France de nombreux morceaux issus de la culture musicale Afro-Américaine. Le "BillBoard" du Club (voir les sélections musicale) était par exemple composé par les Bluesmen Louisiana Red, Slim Harpo, Billy Boy Arnold, Little Walter, ou Junior Wells. Accompagné par le Jazz de Lee Morgan, Mose Allison, Dave Brucbeck, une grande part étant donnée aux singles des labels Blue Note ou Prestige ... encore une fois cette liste est bien loin d'être exhaustive !
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Comme précisé, les sons influencés par la musique des Caraïbes (Latin Jazz, Latin Soul ..) " était également régulièrement présents sur les platines. Le rythme et de ces morceaux correspondait totalement à l'ambiance très festive de "La Ruche". Les morceaux endiablés de ces artistes ont littéralement enflammé la piste de danse du Club : Ray Barretto ("Hard Hands" et "El Watusi"), Many Corchado ("Pow Wow"), Joe Bataan ("Too Much Movin" Fania Records) ; ou des titres plus obscurs (comme par exemple "A La Bobita" de Willie Bobo sur Fania Records). Cette touche Latin' est d'ailleurs vite devenue une des spécificités du Club, ces morceaux étaient "in Demand".
Dès la toute première session de "La Ruche", à Levallois-Perret comme nous l'avons donc vu, les sons de l'île de Jamaïque étaient présents. Le 75 M.N.S ® a toujours particulièrement apprécié cette culture des West Indies. Grâce à des amis proches organisant de véritables Sound System à Paris nous avions accès à une source importante de vinyles originaux, dont des singles et Blank Studio One et Coxsone Records estampillés en Jamaïque. La sélection des morceaux proposés lors des différentes sessions du Club va évoluer avec le temps : le Early Reggae va être joué en force lors des dernières soirées après une forte vague de Ska et Rock Steady.
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Au passage, pour la petite histoire, lors de cette première session dans le restaurant à Levallois la sécurité avait été assurée par Karim, Rude Boy et ami proche issu des quartiers populaires du Nord Est Parisien. Nous le retrouvions souvent dans ce quartier du XXe arrondissement limitrophe à la place Gambetta ; confortablement assis avec son "équipe" dans des canapés installés dans la rue , en écoutant un énorme "Radio Ghetto Blaster" jouant du Early Reggae, ou des morceaux de son idole Gregory Issacs ... Une époque bien malheureusement révolue à Paris ...
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Ces sons Jamaïcains ont eux aussi incontestablement contribué aux succès des sessions de 'La Ruche". Mais plus encore, beaucoup de personnes non Mod mais respectant la règle du Smart Dress vont effectivement venir écouter cette musique encore très peu jouée lors des soirées des différentes bandes urbaines de la ville de Paris. C'est d'ailleurs souvent par ce biais que différentes "équipes" de SkinhHeads Originaux et Suedies vont venir participer aux soirées. Tout en étant fait "Par les Mods Pour des Mods, le Club avait un public hétéroclite se pliant le plus souvent avec délectation à la tradition du Smart Dress. Les sélections musicales reflétaient clairement cette ambiance, et de ce fait d'autres styles étaient régulièrement joués ; comme lors des passages de Big Phil'Hip membre de la City Gent Mod Society joaunt des sets de British Beat de très haute qualité et ultra énervé !
- Référence musicale 6 (en bas d'article) -
- Carton d'entrée du club "La Ruche" en 1990 (Source : SCU 75 M.N.S ®) -
La culture de la danse est une tradition et une coutume importante au sein de la culture Modernist. La danse est effectivement inhérente et indissociable des soirées, un moment "phare" pour l'authentique culture Modernist. Depuis les origines les Mods ont créé et développé des danses spécifiques issues le plus souvent de la culture musicale venant entre autres des Etats-Unis. De très nombreux morceaux,ont abordé ce thème par le biais des différentes danses en vogue durant la seconde moitié du XXe siècle (Boogaloo, Watusi, Jerk, Swim, etc..). Certains de ces morceaux sont justement devenus de véritables classiques au sein de la scène Mod comme l'incroyable "Peanut Duck" de Marsha Gee lors des grands rassemblements de la fin des années 1980 en Angleterre.
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Comme précisé auparavant, trouver une véritable piste de danse était un des objectifs premiers pour nous lors de la création de "La Ruche". La danse avait effectivement une grande importance au sein de la scène Mod durant cette période. Nous n'hésitions pas à nous retrouver certains jours pour effectuer des pas de danses ensembles. Certains vont s'inscrire à des cours de claquettes pour parfaire leur technique, et d'autres vont même pratiquer la Boxe Thaïlandaise pour acquérir une plus grande agilité et souplesse, Historiquement, l'on retrouve originellement cette dernière démarche au Nord de l'Angleterre dans les années 1970 avec les Soul Boys et Suedies de la scène Soul.
L'excellente qualité et la grandeur de la piste de danse du Club permettait à tout le public présent d'en profiter largement. Composée d'un solide parquet de vernis et éclairé par des petite lampes, cette piste était une véritable invitation à la danse pour l'élégante assemblée Modernist. Pour satisfaire pleinement sa clientèle, parmi lesquels de nombreux danseurs émérites de différents styles (Jazz, Claquette, Salsa), le propriétaire n'hésitait pas a faire passer une cireuse sur le parquet de sa piste de danse tous les mois !
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Pour leur part, les Mod Operators, les Disc Jockey, étaient placés dans une superbe cabine en bois située au bord de la piste de danse jouxtant le bar. Ce dernier était tout en zinc, tenu par un véritable Barman toujours impeccable. Cette cabine était composée d'un véritable poste de travail avec deux platines de marque Audio Technica de très haute qualité, donnant une parfaite acoustique. Tous les invités ont d'ailleurs particulièrement apprécié cette cabine qui est devenue, avec la piste de danse, une des marques de fabrique du Club "La Ruche".
- Référence musicale 7 (en bas d'article) -
- La piste de Danse du Club Mod "La Ruche" en 1990 Paris VIe (Source : SCU / 75 M.N.S ®) -
La participation et la présence du public lors sessions de "La Ruche" va varier durant ces trois années d'existence. Certaines soirées vont réussir l'exploit de réunir près d'une centaine de Mods à Paris durant ce tout début des années 1990. Dès le départ, la soirée de lancement à Levallois Perret en 1989 va être un grand succès avec la participation de plus de 130 personnes, en très grande majorité des Mods. Les autres personnes étant des proches venant des différentes scènes Parisienne, dont un important contingent de Smart Suedies.
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Comme je l'ai précisé au début, quelques sessions de "La Ruche" vont se dérouler dans d'autres lieux que notre discothèque. Ce sont plus exactement deux événements, avec dans un premier temps la fête organisée pour l'anniversaire de Thierry Steuve dans un de nos lieux de rencontre préféré, en l'occurrence un superbe petit Pub Irlandais du Palais Royal ; puis une année plus tard une session organisée pour la venue de Dom "Perignon" dans le Bar Club mythique "Le Pousse Au Crime" dans le VIe arrondissement à Paris (voir l'affichette au-dessus de la référence musicale 2).
"La Ruche" va effectivement inviter et accueillir de nombreux Disc Jockey exclusivement Mod bien entendu. Les platines du Club était tout d'abord aux mains de votre serviteur, accompagné de mon ami et cofondateur du Club par Emmanuel Jourgeaud Petit Blond (styles très hétéroclites) , ainsi que Stephane "Doctor" un des premiers Mod Parisien et authentique grand spécialiste de Soul. Comme précisé les invités et Special Guest' vont être nombreux lors des différentes sessions de "La Ruche". Au niveau international notre Club a eu le plaisir d'accueillir des Mod'Operator de toute première importance.
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Pour notre génération le tout premier d'entre eux est bien entendu le très regretté Thierry Steuve authentique Face d'Europe continentale. Thierry Steuve était effectivement non seulement un Top Mod véritablement en avance au regard de son environnement : de plus il n'hésitait pas à diffuser avec foi et entrain la véritable culture Modernist. Incontestablement le poids de son influence est grande sur l'émergence d'une authentique scène Mod débarrassée de ses "oripeaux revivalist". Thierry va tout simplement introduire "à grande échelle" le Real Mod Deal au sein de la scène Mod à Paris, et plus loin encore dans Hexagone.
- Référence musicale 8 (en bas d'article) -
- Thierry Steuve et Laurent Grux en 1989 au Pub du Palais Royal à Paris (Source : SCU /75 M.N.S ®)
La venue de l'excellent et très charismatique Dom "Perignom" Bassett de Londres va être également un grand moment pour notre Club. Comme je l'ai relaté plus haut, nous avons donc "déplacé" le Club au sein du mythique Bar "Le Pousse au Crime" dans le VIe arrondissement à Paris. Cet établissement renommé va offrir un environnement totalement et typiquement Parisien a notre invité spécial Dom "Perignon", qui va nous gratifier de sets vraiment mémorables.
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Bien entendu, en plus de ces invités Very Speciel'Guest, une grande partie des meilleures Disc Jockey issus de la scène Mod en France vont être aux commandes des platines : Grand Manu et spécialiste de Pure Northern, Jerome "Gezo" Grux et ssets de Jazz Tropical, Pillipe "Big Phil"Hip from Lewisham" Malecotte excécutant un Pure R&B & Fast British Beat, et bien entendu Nicolas "Budgy" Louchart des City Gents All Mod Society dont la spécificité était (déjà !) de proposer une sélection hétéroclite d'un très haut niveau et n'hésitant pas à "lancer" des nouveautés lors de ses sets. Bien entendu cette liste n'est pas totalement exhaustive, il nous arrivait par exemple d'inviter aux platines des Mods résidant à Paris mais venant d'autres régions de France.
Bien malheureusement et signe du temps présent, la dernière édition de notre Club Modernist Parisien va être entachée par cette violence qui avait justement motivé la création de ce Club pour préserver notre culture Mod. En l'occurrence, jusqu'à la fin de soirée tout c'était vraiment bien passé , avec entre autres le passage amical de Petit William, figure respectée et incontournable de la scène Underground à Paris durant ces années. De fait, cette édition du Club ne devait pas originellement être la dernière ..
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C'est plus précisément lors de la fin de soirée, prolongée dans un bar avenant au Club du boulevard Poissonnière, que les choses vont totalement s'emballer et dégénérer. Sans rentrer dans les détails, les quelques Mods présents, la plupart de la Place Gambetta, ont du faire face à une véritable déferlante de violence face à une assemblée hétérogène d'individus louches (le quartier était connu pour ses "maquereaux" est ses nombreuses bandes).
- Référence musicale 9 (en bas d'article) -
- La Tour Eiffel à Paris (Source : VDP) -
Au final, cet affrontement très violent (qui va d'ailleurs être relaté dans la presse) nous oblige a arrêter nos soirées dans ce quartier de Paris , et à l'éviter pour un temps ... Quelques semaines plus tard, nous apprenions que le propriétaire n'était plus d'accord pour organiser les soirées de "La Ruche" au sein de son établissement. Bien entendu, conscients de la situation, nous nous attendions à cette mauvaise nouvelle.
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Il est vrai que ce dernier était un homme de parole, et les derniers événements s'ajoutant aux quelques problèmes rencontrés lors des "filtrages" à l'entrée l'obligeait à contre coeur d'arrêter notre collaboration pour préserver sa discothèque. Pour la petite histoire, il va par la suite nous faire profiter de son carnet d'adresse pour trouver d'autres lieux.
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Avec la fin des soirées de "La Ruche" c'est aussi la fin d'une époque bien spécifique. L'exigence et le code du Smart Dress resteront une des principales caractéristiques d'une faction des Mods à Paris. Un ethos Modernist toujours présent et vivant à travers le 75 M.N.S ® et son organe de diffusion officiel, la g@zette Modernist en ligne "Le Cercle Modernist".
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Après cette évocation de "La Ruche", premier Mod Club Parisien régulier, j'aborderais très prochainement la "saga" des Mod-Zines, correspondant justement à cette même période. Des fanzines qui, eux aussi, illustrent une période bien spécifique de la scène Modernist dans la capitale Hexagonale.
Alexandre Saillide-Ulysse
75 M.N.S ®
Sources :
- Archives personnelles Nicolas "Budgy" Louchart, Laurent Grux et le 75 M.N.S ®
Référence musicales :
- Sélection 1 : Cyril Davies & His Rhythm and Blues All Stars "Country Line Special" - Pye International Records (7N2594) - 1963
- Sélection 2 : Zoot Money & The Big Roll Band "The Uncle Willie" - Decca Records (UK/F11954) - 1964
- Sélection 3 : Little Walter And His Jukes"I Hate To See You Go" - Checker Records (825) - 195
- Sélection 4 : Louisiana Red "Sugar Hips" - Glover Records (GP3002) - 1964
- Sélection 5 : Roger & The Gypsies "Pass The Hachet" - Seven B Records (7001) - 1966
- Sélection 6 : Jerry Butler "Find Another Girl" - Vee Jay Records (375) - 1961
- Sélection 7 : Lou Donaldon "The Humpback" - Blue Note Records (45-1937) - 1968
- Sélection 8 : Silas Hogan "Just Give Me One More Chance" - Excello Records (45-2255) - 1964
- Sélection 9 : Don Drummond "Man In The Street" - Coxsone Records ( Deep Blue) - 1965
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- Paris Mods in the 8o's & 90's : Hard Crew & Stylist Real'Deal.
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