Le Cercle Modernist

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Blastin' Blues 45's Libellus III

 

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 - Juke Joint Blues Louisiane circa 1940 (Source : B.M) -

 

 

BlasTin' Blues 45's LibellUs III 

 

 

CBlasTin' Blues 45's Libellus III  reprend notre sélection spécifiquement dédiée au Blues.

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Comme nous le signalons, maintenant à chaque fois, nous parlons bien du Blues Afro-Américain trouvant ses origines aux Etats-Unis.

Vous trouverez d'ailleurs, dans cette même rubrique Blues, un article portant sur les racines et les origines diverses de cette musique que nous chérissons tant.

Une musique Afro-Américaine que notre culture Modernist révère fièrement, depuis la première génération de la fin des années 1950 .

De ce fait, même si vous savez que Le Cercle Modernist a ses préférences : nous n'hésitons pas à aborder la musique Blues d'une manière "ouverte".

Le but est d'éviter d'instituer une quelconque frontière dans le "temps musical", cette dernière entraînant nécessairement une perception trop limitée.

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Précisément, la sélection proposée pour ce troisième Opus du BlasTin Blues 45's Libellus illustre parfaitement cette préoccupation musicale.

En effet, ce sont près de dix années qui séparent l'ensemble des morceaux sélectionnés, comme par exemple entre John Lee Hooker (1955) et Frank Frost (1965).

De plus, vous noterez que ce choix n'est pas exclusivement axé sur les galettes (singles) rares, ou obscures, atteignant des prix souvent astronomiques ...

A contrario, et bien justement d'ailleurs, il ne faut jamais oublier qu'au départ ce sont les Classics qui permettent d'apprécier pleinement cette musique.

Juste après cette sélection, nous nous dirigerons vers notre habituelle partie intitulée Plus En Détail ... avec cette fois-ci ... "Little" Junior Parker.  

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 Mais, maintenant, regardons de plus prés cette sélection expressément, et exclusivement (!),  dédiée aux vinyles de BlasTin' Blues !  

 

 

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 - Affiche de concert John Lee Hooker en 1975 au Texas (Source : BB) -

 

 

 

 

La Sélection Blues du Cercle Modernist

 

 

- Référence musicale 1 (en bas d'article) -

 

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 - "Little" Junior Parker  "Nex Time You See Me" - DUKE (164) - 1957

- Sonny Boy Williamson  "Dissastified" - CHECKER Records (910) - 1958 

- Little Walter Trio "Just Keep Lovin' Her" - PARKWAY Records (530) - 1950

- Frank Frost "Harp and Soul" - JEWEL Records (765) - 1965

- Lightnin' Slim "Rooster Blues" - EXCELLO Records (2169) - 1959

- Harmonica "Blue King" Harris "Blues King Manbo" - EBONY Records (103) - 1962

- Junior Wells "Little By Little" - PROFILE Records (4011) - 1960

- Andy Belvin "Flip Flip" - VAULT Records (908) - 1964

- Roscoe Shelton "Baby Look What You Doin' to Me" - EXCELLO Records (2192) - 1961

- John Lee Hooker "Manbo Chillum" - VEE JAY Records (164) - 1955

 

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 - (Source : B.M) -

 

Plus en Détail

 

- Référence musicale 2 (en bas d'article) -

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"Little" Junior Parker "Next Time You see me" - DUKE Records (164) - 1957

 

 

"Little" Junior Parker est un de nos musiciens de Rhythm'n'Blues Afro-Américain de prédilection.

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Cet artiste d'exception est toujours bien présent dans les Set des Disc Jockey des meilleurs Clubs Modernist.

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"Little" Junior Parker, née Herman "Junior" Parker, voit le jour le 27 mai 1932 exactement.

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Notons, que pour son jour de naissance, il n'y à pas de problème : sa date de naissance est bien fiable !

Mais, comme souvent avec les artistes de Blues Afro-Américain, les informations ne sont pas toujours complètes ... 

En l'occurrence, son lieu de naissance reste plutôt vague : le débat n'est pas encore clos quant à son vrai lieu de naissance...

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Certains pensent qu'il naquit dans la petite ville de Clarksdale (ville dont de nombreux artistes Afro-Américains sont originaires ...), dans l'état du Mississippi.

D'autres pensent plutôt à la ville de West Menphis, qui est située dans l'état de l'Arkansas ... encore une fois, le débat reste toujours ouvert de nos jours ... 

Assurément, dés sa plus tendre enfance, Herman "Junior" Parker apprend rapidement la musique, tout en maniant différents instruments.

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Herman "Junior" Parker va même commencer des tournées de concerts, dès son adolescence, avec divers groupes de Blues locaux !

Mais, c'est surtout auprès du maître Sonny Boy Williamson II , son véritable mentor, qu'il va faire ses premières armes de Bluesmen.

Au passage, n'hésitez pas de consulter l'article précisément consacré à Sonny Boy Williamson II (rubrique Race Music / Blues du Cercle Modernist).  

 

 

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 - "Little" Junior Parker en 1952 (Source : DR) -

 

 

Quelque temps plus tard, en 1949, "Little" Junior Parker va également accompagner Howlin' Wolf, autre grand maître incontesté du Chicago Blues.

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N'oublions pas, qu'en 1949, Howlin' Wolf est déjà, depuis prés de 20 ans (!), un musicien reconnu et respecté au sein de la scène Blues de la Windy City.

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En 1950, nous retrouvons "Little" Junior Parker avec The Beale Streeeters, un groupe de Memphis, comprenant Bobby "Blue" Bland et B.B King.

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Vous remarquez, que dés ses premières années, la carrière du jeune Junior Parker ne cesse de s'étoffer grâce à ces professeurs d'exceptions !...

Avec son incomparable talent de musicien, et ses étonnantes prestation scéniques, "Little" Junior Parker décide de prendre lui même les choses en main.

En effet, "Little" Junior Parker, avec le soutien de son fidèle ami guitariste Pat Hare, met en place sa propre formation dès 1951.

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 Pour l'anecdote, le talentueux guitariste Pat Hare est considéré comme un des précurseurs du son Blues dit "lourd", une référence pour la musique Rockabilly...

 Le groupe de "Little" Junior Parker & The Blue Flames est donc mis sur pied en 1951 : c'est grâce a cette formation qu'il commence a se "faire un nom".

C'est aussi grâce a ses époustouflantes prestations scéniques que "Little" Junior Parker est vite repéré par une des figures importantes de la scène : Ike Turner.

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C'est Ike Turner, lui-même, qui va pousser le jeune Junior Parker a signer pour la compagnie de disques MODERN Records, chose faite en 1952.

Malheureusement pour nous, "Little" Junior Parker n'enregistre qu'un seul single, avec Ike Turner pour le label MODERN Records.

Ainsi, en 1952 précisément, sortent les morceaux"You're My Angel" et "Bad Women, Bad Whiskey" pour le label MODERN Records  (864).

 

 

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 - "Little" Junior Parker & His Blues Flames (avec, entre autres Bobby Bland) en 1952 (Source : PMS) -

 

 

 

D'ailleurs, c'est grâce à son morceau, "You're My Angel", qu'il est aussitôt repéré par Sam Phillips, musicien et producteur déjà de renom.

Sam Phillips, de son vrai nom Samuel Cornelius Phillips, est DiscJockey, sur Radio WLAY Muscle Shoals, avant de devenir un producteur prolifique.

Sam Phillips est aussi (et surtout !) un businessman doué : il inscrit son empreinte dans le monde musical en créant le label SUN Records, au tout début de l'année 195O.

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Vous noterez, encore une fois, que "Little" Junior Parker sait bien s'entourer des meilleurs spécialistes en la matière pour créer et produire sa musique.

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En effet, après avoir profité de formateurs d'excellences, il va enregistrer pour les plus prestigieuses compagnies de disques de son temps.

La collaboration entre Junior Parker et Sam Phillips se concrétise, en 1953, avec la signature du contrat en faveur de la compagnie SUN Records

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 En signant pour SUN Records, Junior Parker remporte immédiatement trois importants succès commerciaux qui se concrétisent dans les Charts.

D'abord le morceau"Feelin'Good" (SUN Records 187), qui va obtenir la cinquiéme place dans le R&B BillBoard Chart aux Etats-Unis en 1953.

Puis, "Love Me Baby"  (qui est en fait la face A du morceau "Mystery Train" ...), et donc justement "Mistery Train" (SUN Records 192).

Pour la petite histoire musicale, et pour rester plus précisément dans la culture Rockabilly, "Mistery Train" qui connaît déjà un fort succès avec Junior Parker,

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va connaître une "seconde vie" tel un Phoenix (et encore plus de succès auprès du public même) avec l'interprétation d'Elvis Presley.

Après ce "passage" auprès de SUN Records, Junior Parker rejoint une autre prestigieuse et grande compagnie de disques.

En effet, au tout début de l'année 1954, Junior Parker trouve au accord et signe avec la prestigieuse (déjà) compagnie DUKE Records.


Junior Parker va d'ailleurs participer, juste quelques semaines auparavant en 1953, à un Tour comprenant plusieurs concerts aux Etats-Unis.

Une série de concerts organisés par la compagnie de disques DUKE Records, pour faire "tourner" les vedettes du label Johnny Ace et Bobby Bland.

 

 

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 - Logo de la compagnie de disques SUN Records (Source : SR) -

 

 

Les sessions des talentueux musiciens de SUN Records, The Blues Consolidated Revue, vont régulièrement enflammer le circuit du Southern Blues.

Notre culture Modernist est particulièrement friande des singles DUKE, des productions possédant une puissance et une profondeur bien spécifique.

Durant la fin des années 1950, Junior Parker va encore connaître d'importants succès auprès du public, comme dans le R&B BillBoard Chart aux Etas-Unis.

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Particulièrement avec son morceau "Next time you see me"(DUKE 164), qui se place à la septième place du R&B Chart, tout comme dans les Pop Chart.

Même s'il ne rencontre pas autant de succès qu'au départ de sa carrière dans la compagnie de disques, Junior Parker va rester fidèle de longues années au label.

En effet, entre 1954 et 1966, "Little" Junior Parker est très fidèle : il va passer douze longues années auprès de DUKE Records !

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C'est dans les légendaires studios du label de Memphis, dans le Tennessee, qu'il va enregistrer pas moins de soixante superbes singles !...

Une véritable fidélité, qui s'explique aussi par les relations amicales et privilégiées que Junior Parker entretient avec le patron du label.

Il enregistre alors les morceaux "Sweet Home Chicago" (DUKE 301), qui atteint la treizième place dans le R&B Chart en 1958 ;

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ou encore "Driving Well" (DUKE 335), morceau qui devient un succès plus franc encore, en obtenant la cinquième place au R&B Chart !

C'est donc bien dans ces studios d'enregistrement que Junior Parker va passer la plus grande partie de sa carrière de musicien.

Et, c'est bien aussi dans ces mêmes studios, qu'il va enregistrer ses plus notables succès, en lui permettant ainsi de mettre de l'argent de côté.

 

 

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- Logo DUKE Records (Source : DR) -

 

 

Junior Parker va finalement quitter DUKE Records en 1966, après avoir enregistré son dernier morceau pour le label "Man Or Mouse" (DUKE 413)  ;

ce dernier morceau de Junior Parker pour Duke Records va d'ailleurs rencontrer un important succès : il obtient la vingt-septième place dans le R&B BillBoard Chart.

Après cette très longue et prolifique collaboration, Junior Parker va encore enregistrer pour d'autres Major Companies de cette florissante industrie du disques.

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En 1967, Junior Parker sort deux singles pour le label MERCURY Records : tout d'abord avec "You can make if you try" (MERCURY 72699) ;

rapidement suivit par "I Can't put my finger on It" (MERCURY 72669) qui va obtenir la quarante huitième place du R&B BillBoard Chart, cette même année 1967.

Après une année sans activité aucune, sa maladie commence en fait, Junior Parker se remet sérieusement au travail dans les studios d'enregistrements dès 1969.

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L'artiste fait le choix, cette fois-ci, de rejoindre BLUE ROCK Records : un label pour qui il n'enregistre, finalement, qu'un seul single :

"Ain't Gon'Be No Cutting Loose" (Blue rock 4080) qui obtient quand même la quarante huitième place (lui aussi !!) du fameux R&B BillBoard Chart.

De plus, cette même année 1969, Junior Parker signe un contrat discographique pour une nouvelle compagnie de disques.

Cette fois là, c'est avec MINIT Records ; mais il ne sort qu'un seul single encore une fois (en reprenant au passage son surnom "Little").

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 Soulignons que son superbe morceau "Worried Life Blues" (MINIT 32080) arrive tout de même à la trente quatrième place du R&B Chart !

Déjà affaibli par une maladie et la fatigue inhérente, Junior Parker va rester durant deux années pleines sans entrer dans un studio d'enregistrement.

Finalement, c'est en 1971 qu'il décide d'enregistrer de nouveau, en s'associant avec la fameuse et puissante Major Companies CAPITOL Records.

De cette toute dernière collaboration, avant sa soudaine et triste disparition, résulte le morceau "Drowin' On Dry Land" (CAPITOL 2997).

 

 

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- Affiche de concert 1955 (Source : BB) -

 

 

"Drowin' On Dry Land" va obtenir un succès notable : il se positionne non seulement dans le R&B BillBoard Chart

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il réussit aussi l'exploit de se classer honorablement dans le Chart Pop, classement beaucoup plus populaire et relayé par la presse internationale.

De ce fait, Junior Parker va quitter la scène musicale, et son cher public, sur une note d'excellence grâce à ce dernier superbe succès.

Car, malheureusement, Junior Parker décède le matin du 18 novembre 1971, à l'âge de 39 ans, dans l'hôpital de la ville de Chicago.

 En fait, l'artiste succombe des suites d'une opération pour ôter une tumeur au cerveau, il en souffrait déjà depuis quelques temps ...

Cet artiste d'exception va disparaître beaucoup trop tôt, en laissant une place éternellement toujours vide au Panthon du Real R&B !

"Little" Junior Parker reste un artiste charismatique encore très apprécié par tous les amateurs de musique Afro-Américaine,

en outre , pour nous Modernist, c'est clairement une vedette de premier ordre qui nous a légué une oeuvre musicale de très grande qualité !

 

 

Alexandre, Saillide-Ulysse

 

 

 

75 M.N.S

 

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 - Affiche concert 1957 (Sources : BM) -

 

Sources :

 

- E. Perrine & Collectif , "Les Dieux du Blues", Editions ATLAS, Paris, 1995

- Philippe Bas-Raberin "Les incontournables du Blues", Editions FILIPACHI, Paris, 1994

- Gérard Herzaff , "La Grande Encyclopédie du Blues", Editions Fayard, Paris, 1997-2008

 

Références musicales :

 

- Sélection 1 : Harmonica "Blues" King Harris "Blues King Manbo" - EBONY Records (103) - 1962

- Sélection 2 : Little" Junior" Parker "Next Time You see Me" - DUKE Records (164) - 1957

 



19/08/2016
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