Le Cercle Modernist

Le Cercle Modernist

"La Nouvelle Vague"

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- (Source : A.C) -

 

Un cinéma Moderne  

 

Dés ses origines, le mouvement Modernist est friand de culture cinématographique.

 

De nos jours, le cinéma est toujours une référence importante au sein de la scène Mod.


Pourtant, la situation est plutôt paradoxale au regard des préférences affichées par les différentes générations.


Dés le départ, les Mods ont en effet une forte attirance pour le cinéma français novateur.

 

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Les Modernist apprécient tout particulièrement la Nouvelle Vague.

Un cinéma aspirant à plus de liberté.


A contrario, en ce début de XXIe siècle,

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les Mods sont plutôt attirés par le cinéma dit classique.

Un cinéma également propre aux  années 1960.

Celui ci  représentait pourtant tout ce que la Nouvelle Vague récusait.

 

 

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 - (Source : C.I) -

 

 

Pour mieux comprendre cette opposition ;

 •

nous allons justement essayer d'appréhender ce mouvement appelé Nouvelle Vague.

Tout d'abord, pour être plus précis, l'expression Nouvelle Vague apparaît dès 1957.

Ce terme est communément utilisé pour désigner un phénomène nouveau.

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Il désigne la nouvelle génération de cinéastes français qui émerge à la fin des années 1950.

Cette Nouvelle Vague est "conduite" par divers réalisateurs, et acteurs.

Elle se façonne avec des idées, des conceptions, et une mise en scène novatrice.

De ce fait, la Nouvelle Vague n'est pas vraiment assimilable à une "école".

 

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En 1962, Truffaut déclare d'une manière provocante :

" Le seul trait commun des auteurs de la Nouvelle Vague était le billard électrique" (!!...)

Au départ, le terme est inventé par la sociologue française Françoise Giroud.

Elle utilise ce terme pour décrire un phénomène générationnel dans une enquête sociologique.

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Le terme est repris dès 1958 par le journaliste Pierre Billard dans la revue Cinema 58.

Cette "étiquette" ne représente au départ qu'un terme journalistique attribué aux jeunes cinéastes.

Ce n'est que bien plus tard, qu'elle devient une véritable référence pour le cinéma français contemporain.

Une référence également incontournable pour notre culture !

 

 

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 - Revue Cinéma 58 (Source : 75 M.N.S) -

 

 

Mais, la Nouvelle Vague apparaît d'abord comme un véritable bouleversement.

Une révolution pour le cinéma en France, puis rapidement dans le monde entier.

Une révolution, car tout part du rejet du cinéma dit "officiel".

La jeune génération est attirée par les films produits aux Etats-Unis.

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Des films diffusés par la fameuse Cinémathèque Française.

C'est grâce à la revue "Les Cahiers du Cinéma" d'André Bazin que le public va découvrir ces nouveaux films.

L'histoire de la Nouvelle Vague est indissociable des "Cahiers du Cinéma".

Une grande partie des réalisateurs de ce nouveau mouvement sont alors critiques au sein de la revue.

 

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François Truffaut, Jean-Luc Godard et Jacques Rivette y travaillent dés le milieu des années 1950.

Ces jeunes critiques véhéments sont appelés "Les jeunes Turcs".

Ces derniers refusent clairement "l'académisme" du cinéma français.

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"Les jeunes Turcsvoient le réalisateur plutôt comme un auteur.

Notons qu'il défendent aussi des cinéastes étrangers assez différents,

comme Alfred Hitchock, Jean Renoir ou Vincente Minnelli.

 

 

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- Alfred Hitchock (Source : C.M) -

 

 

"Les jeunes Turcs" se caractérisent par une assiduité indéfectible à la Cinémathèque Française.

La Nouvelle Vague prône le renouvellement, tout en faisant de la cinéphilie la base de son apprentissage.

C'est dans cette même revue, que François Truffaut publie en 1954 "Une certaine tendance du cinéma français".

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Ce texte est une violente mise en accusation.

Il récuse les pratiques cinématographiques de l'époque.

C'est en fait ce texte qui marque la naissance de la Nouvelle Vague

 

 

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 - (Source : C@F) -

 

 

En réalité cette volonté novatrice refusant les normes officielles n'est pas nouvelle.

Avant de continuer, rappelons que le cadre professionnel des réalisateurs est extrêmement réglementé à l'époque.

C'est le Centre National de la Cinématographie qui fixe les règles.

Les tournages sont soumis à des autorisations officielles.

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Même les acteurs sont obligés de détenir une carte professionnelle pour pouvoir tourner.

Face à ses nombreuses entraves, des cinéastes décident de prendre plus de liberté.

Dès 1947 Jean Pierre Melville tourne "Le silence de la mer", le film ne va sortir qu'en 1949.

 "La pointe courte" de Agnès Varda, en 1954, puis "Les mauvaises rencontres" de Alexandre Astruc, en 1955,

 

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sont des films qui peuvent être considérés comme  précurseurs.

Roger Vadim  ,"Et Dieu créa la femme", puis Louis Malle, avec "Ascenseur pour l'échafaud",

font aussi partie de ces réalisateurs précurseurs tournant avant 1958.

Notons que le cinéma Anglais à lui aussi connue une Nouvelle Vague.

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Cependant, c'est une version bien différente au regard du "modèle" français.

L'Angleterre voit éclore ce mouvement une dizaine d'années plus tard.

Cette Nouvelle Vague anglaise éclot au tournant des années 1960-1970.

Cette version est plus imprégnée de préoccupations sociales, mais c'est là une autre histoire...

 

 

 

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 - (Source : C.M) -

 

 

Pour revenir à notre Nouvelle Vague en France : elle est dès le départ séparée en deux "familles" distinctes.

Une première tendance tournée vers la critique.

Et, une seconde, plus attirée par le court-métrage.

D'un côté donc, la théorie, avec la critique.

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Et, de l'autre, la pratique,  grâce au court-métrage.

Mais, au bout du compte, les références sont clairement du côté Hollywoodien.

Par contre la "manière" est surréaliste, en tournant dans la rue comme Rossellini.

Des racines différentes, mais transcendées par un réalisme forcené. 

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 La Nouvelle Vague se situe en phase avec son époque.

 •

Elle refuse clairement le carcan de la narration.

 

Elle va aussi souvent de pair avec un certain lyrisme.

 

Le court de la narration est ainsi interrompu par des "instants de bonheurs".

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Des moments hors du temps, hors de la fiction du film.

 •

Des moments marqués par des poussés de lyrisme musical, ou pictural.

 

Cette double composition se retrouve aussi sous la forme d'une nouvelle relation.

 •

Une nouvelle relation entre le metteur en scène et l'acteur.

 

 

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 - (Source : C.A) -

 

 

Le metteur en scène fait désormais participer l'acteur à la mise en scène.

 •

L'acteur à une place centrale dans la Nouvelle Vague.

 •

L'acteur n'est plus un simple instrument.

 •

Il doit "donner de lui même" en participant à la mise en scène.

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La jeunesse est aussi le signe distinctif de cette Nouvelle vague.

 

Des films avec des héros positifs et souvent jeunes.

 •

Des héros contemporains venant du "modèle" américain.

 •

Ce trait est explique, en grande partie, l'attrait de ces films par la première génération de Modernist.

 

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Les jeunes Anglais sont fascinés par l'attitude résolument moderne des héros de la Nouvelle Vague.

 •

Des personnages en quête d'indépendance.

 •

Jean Paul Belmondo est un des acteurs types de cette période.

 •

Il possède ce côté naturel qui va exploser dans le film "A bout de souffle".

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Néanmoins, comment ne pas citer les autres acteurs (!) comme Jean Pierre Leaud ou Jean Claude Brialy.

 •

C'est aussi grâce aux progrès techniques que les films sont réalisés.

 •

Les caméras sont désormais plus légères et moins onéreuses.

 •

La pellicule sensible à la lumière du jour, permettant de filmer hors des studios, est plus efficace.

 

 

 

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- Edition Spéciale "Les Cahiers du Cinéma" 1983 (Source : 75 M.N.S) -

 

 

Sans oublier l'amélioration de la prise de son.

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Malgré des budgets très modestes, la plupart de ces films deviennent de grands classiques.

 •

Claude Chabrol va, par exemple, tourner "Le beau Serge" grâce à un héritage familial.

 •

L'absence de décor est aussi une caractéristique propre à ce mouvement.

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S'en est fini des beaux décors et des tournages en studio.

 •

Place aux tournages dans les rues de Paris.

 

Les histoires deviennent plus simples, parfois même autobiographiques.

 

Bien souvent, c'est l'improvisation qui est filmée.

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La Nouvelle Vague va littéralement exploser à la face du Monde en 1959.

Le Festival de Cannes de cette même année est d'ailleurs celui de la Nouvelle Vague.

C'est le film "Orfeu Negro" de Marcel Camus qui remporte la Palme d'Or.

François Truffaut gagne le prix de la mise en scène.

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Mais, c'est surtout "Hiroshima mon amour" qui enflamme tous les critiques.

La même année, le nouveau ministre de la culture, André Malraux, aide ces jeunes réalisateurs.

Il va leur faciliter l'accès à la réalisation.

André Malraux leur permet ainsi d'éviter de passer par le parcours traditionnel.

 

 

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 - Affiche Festival de Cannes 1959 (Source : C.A) -

 

 

 Malgré ces succès retentissants, le mouvement connait des échecs.

"Lola" de Jacques Demy, par exemple, ne sort que quelques semaines en 1962.

Même Godard et Chabrol réalisent des contre performances alarmantes.

Les producteurs vont commencer à afficher une certaine morosité face à ces jeunes cinéastes.

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Au bout du compte, la Nouvelle Vague connaît une existence éphémère.

 •

Dès 1962, le mouvement s'essouffle clairement.

La plupart des cinéastes vont vers d'autres approches cinématographiques.

Le mouvement va se perdre avec des productions trop intimistes.

 

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Chabrol va accepter, par exemple, les pires compromissions commerciales.

Cette aventure va durer uniquement 6 années.

Pourtant, elle a véritablement métamorphosée le cinéma en France.

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Pour nous, Modernist français, c'est une référence constante.

Mais, ce sont bien les Modernist originaux, en Angleterre, qui s'en emparent les premiers.

L'actrice Jean Seberg est devenue, entre autres, une véritable icone pour tous les Modernist.

 

 

 

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 - Jean Paul Belmondo et Jean Seberg lors du tournage du film  "A bout de souffle" à Paris en août 1959 (Source : A.E) -

 

 

La Nouvelle Vague représente bien "la touche française" sur tous les continents.

Ses acteurs, ses films, restent des références incontournables.

D'ailleurs, n'oublions pas que c'est dès sa sortie que "A bout de souffle" devient un film culte.

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Le quartier de Soho, à Londres, s'empare le premier de ces nouveaux héros. 

L'attrait pour ce phénomène va dépasser très largement la scène Modernist.

Pourtant, les précurseurs sont bien ces jeunes gens modernes.

 

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Comme souvent,

 une "pratique" des Mods annonce un phénomène plus important.

Cette attirance particulière va aller de pair avec une véritable passion pour la culture française.

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Une passion qui va être poussée loin par une frange des Modernist originaux en Angleterre.

Certains vont se balader avec le journal "Le Monde" bien en évidence sous le bras.

D'autres vont fumer des cigarettes"Gitanes", tout en portant le fameux béret Basque...

 

 

 

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 - (Source : O.M.D) -

 

 

Pour notre propre générationla Nouvelle Vague est aussi une référence.

  •

Une référence visuelle, une référence rappelant surtout une exigence.

 •

L'exigence d'accompagner la constante gestation de notre culture.

 ♠

Une culture Modernist qui puise son renouvellement dans ses racines.

Des racines forgées par plusieurs générations successives.

Une filiation qui donne pertinemment toute sa force à notre culture Modernist.

 

Alexandre Saillide-Ulysse.

 
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  75 M.N.S 

 

 

  

 

- (Source : Y@T) -  

 

 

 

 

Sources :

 

- Michel Marie, "La Nouvelle Vague, une école esthétique", Editions Nathan, Collection 12/18, Paris, 1997.

- Noël Simsolo, "Dictionnaire de la Nouvelle Vague", Editions Flammarion, Paris, 2013.

- Jean Michel Frodon, "Le cinéma français de la Nouvelle Vague", Les Cahiers du Cinéma, Paris, 2e édition 2010 (1er édition en 1995). 

 

 



14/12/2015
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