Le Cercle Modernist

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Harlem Renaissance à Paris

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William Johnson (1901-1970) "File Jittersbugs" 1941/42 (Source : AJM / AM) -

 

 

Vous avez dû remarquer que de nombreux articles, au sein des différentes rubriques du Cercle Modernist,

sont très régulièrement consacrés à l'ensemble de la culture Afro-Américaine (sous ses différentes formes).

Effectivement, cette culture Afro-Américaine tient une place de premier ordre au sein de notre "Mod background".


La scène Modernist est maintenant riche de plusieurs générations, qui ont régulièrement renouvelé notre culture.

Cependant, il ne faut jamais oublier les précieuses et riches racines léguées par la musique et la culture Afro-Américaine.


Un héritage et des traditions justement pratiquées et chéries par les Modernist originaux de la fin des années 1950 en Angleterre.

Une culture Afro-Américaine en perpétuelle métamorphose, comme lors du mouvement précurseur de l'Harlem Renaissance à New York City.

Une "Black Renaissance" qui va avoir une influence, un impact de première importance, en France, et tout spécialement à Paris la Ville Lumière.   

 

 

"Ce que nous jouons c'est la Vie" Louis Armstrong (1901-1971) 

 

 

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- Le quartier de Harlem à New York City circa 1920 (Source : WK-CG) -

 

 

Cette véritable histoire d'amour entre les artistes Afro-Américains et le pays de Molière commence très tôt.


En étudiant le rôle héroïque des Hell Fighthers et de l'orchestre de James Reeese Europe lors de la Première Guerre Mondiale,

(reportez-vous à l'article intitulé "Afro-American U.S. Army Bands" dans cette même rubrique "Jazz au Clair" du Cercle Modernist

nous avions constaté le nombre et l'importance de l'engagement des Noirs Afro-Américains dans le contingent de l'U.S. Army.

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Rappelons que si le contingent Américain s'engage tardivement (en avril 1917) dans le premier conflit mondial, son intervention sera décisive.

Par la suite, de nombreux soldats Noirs feront le choix de rester en France, pays qui les accueille à bras ouverts et sans arrière-pensée raciste.

Pour ces jeunes hommes Noirs qui viennent de subir le terrible feu du combat, il est hors de question de revenir aux Etats-Unis et subir la ségrégation raciale.

Cette première vague d'installation d'une population d'origine Afro-Américaine en France sera suivie, quelques années plus tard, d'une nouvelle "diaspora Noire". 

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Avant de nous intéresser de plus près à cette présence en France, nous constatons que la communauté Afro-Américaine

va connaître un véritable renouveau ("The Renaissance") au cours des années 1920 et 1930, dans le quartier de Harlem à New York City.

Tout d'abord, il est important de souligner que ce fameux quartier de Harlem, situé à l'extérieur de la périphérie de la ville jusqu'au début du XXe siècle,

n'est pas le lieu de vie et d'habitation originel de la communauté Afro-Américaine (au contraire c'est même un quartier résidentiel).

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Plus précisément, c'est la pression de la ségrégation raciale, puis la précarité économique, qui va pousser une grande partie de cette communauté à Harlem.

 •

Lorsqu'il devient un quartier majoritairement habité par la communauté Afro-Américaine, Harlem connait une forte croissance économique et démographique.

C'est une toute nouvelle "bourgeoisie" (hommes d'affaires, musiciens, médecins, avocats...), justement issue de cette population noire Afro-Américaine,

qui prend possession de Harlem en le transformant petit à petit... pour devenir un des symboles de cette communauté Noire aux Etats-Unis.

 

 - Référence musicale 1 (en bas d'article)

 

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 - Carte des principaux Clubs lors de l'Harlem Renaissance à New York City (Source : BPE) -

 

 

Comme la plupart des grandes villes aux Etats-Unis, New York City accueille une partie des populations touchées par la crise économique.

En effet, les Etats-Unis subissent une grave récession économique provoquée avant tout par le Krach Boursier d'octobre 1929.

Une crise qui débute à la Bourse de New York, pour se répandre rapidement à l'ensemble du Monde lors de la Grande Dépression.

Une crise qui va terriblement toucher l'ensemble des Etats-Unis en provoquant un chômage de masse, une misère galopante... et l'arrivée des totalitarismes...

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Cette période faite de mille souffrances et d'autant de courage, généralement définie entre 1929 et 1945 (fin de la Seconde Guerre Mondiale),

est parfaitement retranscrite dans le puissant roman "Les Raisins de la Colère" écrit par John Steinbeck en 1939 (Prix Pulitzer 1940).

La même ferveur et la même qualité de cette déchirante fresque sociale des années 1930 (doublée d'une saga familiale) se retrouvent

dans la très brillante adaptation cinématographique (deux Oscars) réalisée par John Ford (là aussi dès 1940) avec Henry Fonda, John Carradine et Jane Darwell

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Même si l'importante migration interne (6 millions de personnes du Sud vers le Nord) des Afro-Américains débute avant la Grande Dépression,

la population Noire va s'installer et commencer à s'affirmer socialement aux Etats-Unis dès les années 1920 (et durant les années 1930).

Avec la crise de 1929, la population Afro-Américaine avait déjà largement migré vers les grands ensembles urbains pour fuir le racisme et la ségrégation raciale,

et ce avant d'être littéralement mise dehors par la crise économique, le chômage, la misère, et la faim, et surtout le racisme ambiant.

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Si tout un monde de travailleurs ruraux disparait, le moment des migrations est lui aussi arrivé pour de nombreux Bluesmen du Sud profond des Etats-Unis.

Ces migrations internes vont profondément marquer le monde et la culture Afro-Américaine, et de nombreux mouvements revendicatifs vont d'ailleurs y faire référence.

Le mouvement dit Harlem  Renaissance est lui-même intimement lié à ces importants déplacements géographiques de la communauté Afro-Américaine.

Ce n'est pas un hasard si de nombreux artistes, peintres, écrivains, musiciens Noirs se retrouvent à Paris, capitale de la France Patrie des Lumières.

 

 - Référence musicale 2 (en bas d'article) -

 

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 - "Jazz it Up" tableau de Romare Bearden (Source : JM) -

 

Même si cet article du Cercle Modernist s'intéresse tout particulièrement à certains aspects de l'Harlem Renaissance ;

il est primordial de souligner que ce mouvement va évoluer d'une manière hétérogène, en touchant tous les domaines des Arts.

C'est incontestablement le domaine littéraire qui donnera ses plus belles lettres de noblesse à ce mouvement novateur.

 •

Booket T. Washington (1856-1915), écrivain et enseignant militant des Droits Civiques, ouvre la voie du réveil des écrivains et penseurs Afro-Américains.

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Cette littérature caractéristique d'Harlem met en valeur l'héritage Africain et tribal, tout en y ajoutant des aspects du folklore Américain empruntés à d'autres cultures.

L'influence profonde de la musique Jazz et Blues est présente avec des auteurs comme Sterling Brown (1901-1989) ou Landson Huges.

Ce renouveau est théorisé par Alain Lock, artiste charismatique et diplômé de la Harward University, dans son livre "The New Negro" en 1925 ;


puis, plus tard, dans l'édition d'un numéro spécial pour le magazine "Survey Graphic", intitulé "Harlem : Mecca Of The New Negro".

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D'autres écrivains Afro-Américains deviendront des penseurs politiques en prenant conscience du racisme quotidien aux Etats-Unis 

et de la totale marginalisation institutionnelle de l'ensemble de la communauté Afro-Américaine enfermée par la ségrégation raciale.

Certains écrivains de l'Harlem Renaissance  deviendront de véritables tribuns et des hommes politiques reconnus.

Marcus Garvey (1887-1940) illustre justement parfaitement ce profil particulier et atypique des nouveaux conquérants Noirs.

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Marcus Garvey est un émigré originaire de Jamaïque, ancien organiste (!) devenu journaliste, il va vite s'affirmer comme un homme politique charismatique.

Plus précisément, il milite pour le retour des Noirs Américains sur la terre de leurs ancêtres en Afrique, c'est le Rapatriation Movement.

Marcus Gravey est l'initiateur du Panafricanisme : avec son journal "The Negro World", puis son organisation politique l'United Negro Improvement Association ;

s'il est très influent au sein de sa communauté, il est rapidement considéré comme un véritable prophète par le mouvement Rastafari en Jamaïque.

 

 - Référence musicale 3 (en bas darticle) -

 

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- Manifestation de la communauté Afro-Américaine dans Harlem à New York City durant les années 1920 (Source : JML) -

 

 

Plus tard, certaines idées de cette Black Renaissance vont inspirer (ou seront directement reprises) par le mouvement dit de Négritude.

La Négritude est un mouvement, courant littéraire et politique, conduit par des grands écrivains comme Léopold Sédar Senghor ou Aimé Césaire.

Des idées reprises, quelques années plus tard, sous une forme beaucoup plus radicale et violente, avec le phénomène du Black Power.

Malcom X, ou les Black Panthers, font partie de ces générations qui ont grandi avec l'influence culturelle de la Renaissance de Harlem.

Le courant issu de ce quartier de New York City est également à l'origine de nombreux mouvements de revendication et d'affirmation des Droits.

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 La liste des écrivains talentueux participant activement à cette Harlem Renaissance est en fait trop importante pour tenter d'en faire içi une liste complète.

La genèse de la Renaissance est aussi, de manière embryonnaire, le résultat de la formation d'une nouvelle élite Afro-Américaine.

En émigrant (et en se réfugiant) dans les grandes métropoles urbaines, les Noirs trouvaient enfin un peu plus de liberté et de tolérance.

C'est donc tout naturellement que ces artistes avant-gardistes et précurseurs, fuyant la bêtise et l'intolérance humaine, se retrouvent à Paris.

Paris est en Europe, la ville des grands cabarets et des spectacles, ou d'ailleurs un spectacle va faire scandale... la fameuse "Revue Nègre" !

 

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- Madame Josephine Baker dans la "La Revue Négre" en 1925 (Source : TA/SC) -

 

 

Dès la fin des années 1910 (au début des années 1920) l'ensemble de l'intelligentsia Parisienne est férue d'art en provenance d'Afrique et de musique Jazz.

Des artistes comme Brancusi (sa magnifique sculpture "l'Oiseau dans l'Espace" !), Picasso, Braque ou Léger créent des oeuvres directement inspirées par l'art Africain.

Cette grande passion exotique et Africaine est déclenchée aussi par les nombreuses Expositions Universelles organisées à Paris.

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Effectivement, en 1900 la France organisera et accueillera à Paris, l'Exposition Universelle, déjà la cinquième depuis 1885 !

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Nous l'avons totalement oublié à l'heure du haut débit, mais la plupart des gens ne voyageaient pas et ces expositions permettaient de leur faire découvrir le monde et son environnement hétéroclite.

De plus, comme déjà relaté dans l'article "U.S. Army Bands", la longue et importante présence des soldats de l'U.S. Army, durant et après la Première Guerre Mondiale,

va indéniablement et largement familiariser les Français avec cette coutume typiquement Américaine : jouer, écouter et danser sur du Jazz !

Incontestablement, le spectacle musical dit "Revue Nègre" influencera très fortement l'émergence de la musique Jazz des Afro-Américains en France.

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Ce spectacle est créé en 1925 au Théâtre des Champs-Elysées dans un Paris influencé et fasciné comme nous l'avons vu par l'Art dit Nègre.


N'oublions pas qu'en 1921, c'est l'écrivain Martiniquais René Maran qui reçoit le prix Goncourt pour son roman "Batouala".

C'est la charismatique danseuse Joséphine Baker qui assure la première partie du spectacle musical de la Revue : c'est un tel succès qu'elle fait littéralement triompher la Revue.

D'origine Afro-Américaine et Amérindienne, Joséphine Baker est née Freda Joséphine Mc Donald le 3 juin 1906  à St Louis dans le Missouri, Midwest des Etats-Unis.

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Joséphine Baker figurera dès le début et jusqu'à la fin dans la Revue avec sa fameuse "Danse Sauvage" les seins nus... et provoquera un véritable scandale.

Pour la petite histoire, sa fameuse "Jupe de Bananes" n'est pas créée pour la Revue Nègre, elle n'apparaît qu'en 1926 lorsqu'elle se produit aux "Folies Bergères".

Joséphine Baker est véritablement devenue l'emblème de cette période des années folles, de cet art Nègre cher à Picasso, Cendrars et les Surréalistes.

La charismatique Joséphine Baker (sa coiffure, son attitude, son sourire, son talent) incarne incontestablement la femme émancipée et libérée de ces années folles.

 

 

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 - Affiche originale de la "Revue Nègre"au "Théâtre des Champs-Elysées" en 1925 à Paris (Source : JM) -

 

 

Aspect moins connu, Joséphine est aussi une grande Résistante : elle acquiert la nationalité Française en 1937, et intègre très rapidement, dès 1939, un réseau de Résistants.

Plus tard, Joséphine Baker poursuit son combat en accompagnant Martin Luther King pour la lutte en faveur des Droits Civiques des Afro-Américains.

Le lien que la chanteuse va établir avec la France restera éternel : elle décédera le 12 avril 1975 à Paris, et sera enterrée à Monaco.

Assurément, la France restera, et ce dès avant la Première Guerre Mondiale, durant de nombreuses années la terre d'asile, le refuge de nombreux artistes Afro-Américains.

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En fait, c'est au plus profond des racines de l'histoire de France qu'il faut chercher les raisons (politiques) pour comprendre cette grande admiration des Afro-Américains.


En abolissant en 1789 officiellement l'esclavage (pratique inhumaine et scandaleuse qui cependant persistera) puis en adoptant la Déclaration les Droits de l'Homme et du Citoyen,

la France, et sa grande métropole Paris (particulièrement le Black Montmartre), apparaissent comme des lieux de tolérance, de partage et de culture privilégiés pour les Noirs.

A contrario, n'oublions pas que ces artistes, écrivains, musiciens, sculpteurs, intellectuels amènent avec eux toute une culture nouvelle et fascinante pour le "Vieux Continent".

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Avec les musiciens, les sculpteurs et les peintres, ce sont les écrivains Afro-Américains qui vont marquer d'une empreinte indélébile leur passage dans la ville de Paris.

Certains d'entre eux se révéleront comme les écrivains les plus doués de leur génération : le "terrible" et génial Chester Himes (1909-1984).

Pour l'anecdote, Chester Himes finira par être plus connu en France qu'aux Etats-Unis, son propre pays (!).

Quant à Richard Wright (1908-1960), il rejoint Paris pour fuir le racisme et l'anti-communisme, vite rejoint par James Baldwin (1924-1987),

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grand auteur, poète, romancier, et producteur Afro-Américain originaire de New York City et mort à Saint-Paul-de-Vence dans les Alpes-Maritimes.

Tous ces nombreux artistes Afro-Américains nouvellement installés saluent largement la tolérance des habitants de la ville de Paris,

et en particulier l'accueil des quartiers populaires (ou dit "quartier d'artistes" comme justement Montmartre) ; il faut cependant souligner que le racisme est présent en France.

Un racisme bien présent, par exemple, dans la grande différence de traitement entre les Antillais et les Afro-Américains en France métropolitaine.

 

 - Référence musicale 4 (en bas d'article) -

 

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- Encart publicitaire pour le Cotton Club en 1925 (Source : JM) -

 

 

A propos de cette différence de traitement entre les Antillais et les Afro-Américains, James Baldwin déclarait "avant d'être Noir, je suis un Américain à Paris"

L'existence du Black Montmartre et de cette diaspora de l'Harlem Renaissance à Paris bénéficie de la protection, de la bienveillance, d'un environnement urbain et cosmopolite.

Notons que des années plus tard l'histoire va, hélas, basculer du mauvais côté... avec un incident reflétant le racisme malheureusement toujours présent en France...

Incident autour de l'auteur Martiniquais Frantz Fanon, qui dénoncera le colonialisme Français et émigrera aux Etats-Unis..., voyage en sens inverse !!!...

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Le livre de Frantz Fanon "Les dammés de la Terre" va devenir, pour les militants radicaux des Black Panthers aux Etats-Unis, une véritable référence.

Cette présence de l'art dit Négre dans la ville de Paris prend différentes et multiples formes, comme avec le magnifique buste de Dora Maar.

Cette sculpture de Picasso, représente une de ses compagnes, et est située derrière la magnifique Eglise de Saint-Germaines-des-Prés.

Picasso a dédié cette oeuvre à Guillaume Apollinaire et justement à l'art Nègre qui va, comme je l'ai souligné plus haut, énormément inspirer ses travaux.

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La situation des Noirs va légèrement évoluer aux Etats-Unis, mais uniquement et principalement dans les grandes métropoles :

à New York City, dans le quartier de Harlem, ou encore dans d'autres villes comme Chicago, Detroit, Los Angeles ou Atlanta...

New York City peut être citée en exemple, cette grande métropole urbaine permet en effet aux jeunes Afro-Américains de s'intégrer plus facilement.

La ville possède un campus universitaire (Columbia University) qui fait partie de la prestigieuse Ivy League, surtout ouvert aux minorités ethniques Américaines ;

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la Big Apple peut aussi accueillir ses jeunes élèves au City College Of New York, un excellent établissement scolaire fréquenté, entre autres, par le poète Jean Toomer.

Jean Toomer (1894-1967) grand poète et romancier Afro-Américain, est l'auteur du fameux roman "Cane" en 1926considéré comme un des chef-d'oeuvre de la littérature.

Le quartier de Harlem est donc non seulement le point de départ d'un nouvel élan intellectuel, artistique, et économique pour toute la communauté Afro-Américaine, 

mais Harlem devient également un véritable pôle d'attraction pour une partie de la ville de New York, avec son City College situé sur une colline surplombant le quartier. 

 

 

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 - Encart publicitaire pour un Club d'Harlem à New York City dans les années 20 (Source : JMP) -

 

 

Dès les premières années du XXe siècle, comme partout aux Etats-Unis, l'environnement va radicalement changer pour Harlem.

Nous sommes en effet très loin du petit village de Harlem, jusqu'à l'arrivée du chemin de fer en 1831, uniquement relié à New York City, par un ferry.

Ce tout nouveau quartier de la grande métropole New York va devenir dès son incorporation le réceptacle des différentes et successives vagues d'immigrants.

 

Bien avant l'arrivée des Noirs, ce sont les Juifs d'Europe de l'Est (fuyant les Pogroms), les Irlandais, les Finnois et les Italiens qui peuplent Harlem.

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Notons que ces premières vagues d'immigration sont pour la plupart provoquées par les mêmes raisons (racisme et misère) que connaîtront les Noirs Américains.

Comme je l'ai précisé auparavant, c'est le racisme mais aussi la mécanisation de l'agriculture qui va chasser la nouvelle vague d'immigrants Noirs des Etats du Sud.

Tout d'abord le Krach immobilier de 1904-05, puis quelques années plus tard le Krach Boursier et la Grande Crise de la fin des années 1920,

une grande partie de la population Noire des Etats-Unis est contrainte d'effectuer un voyage lointain et incertain pour tenter de trouver une existence moins pénible.

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   Harlem va donc subir ce changement d'une manière spectaculaire : le quartier n'avait au départ que 91 familles (!!!), une Eglise, une bibliothèque et une seule Ecole !

Jusqu'en 1873 ce quartier restera (avec son rattachement à la ville de New York City) une simple et paisible bourgade périphérique.

Le changement va donc être radical et totalement novateur, avec l'accès par exemple des minorités aux établissements scolaires d'enseignements.


C'est incontestablement un effet d'importance, et visible, de l'Harlem Renaissance sur le tissu social de ces quartiers urbains à la population spécifique.

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Ce mouvement se définit par la volonté de pousser les minorités à accéder aux savoirs afin de se libérer des chaines de la ségrégation raciale.

Bien entendu la musique va elle aussi être fortement "percutée" par cette renaissance culturelle de la communauté Afro-Américaine.

Le Jazz, est déjà une musique fortement appréciée par l'ensemble du public, et en particulier au sein de la communauté Noire.

Mais, cette musique, comme toutes formes des cultures des minorités aux Etats-Unis, reste décriée par de virulents détracteurs de tous bords.

 

- Référence musicale 5 (en bas d'article) -

 

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- Harlem à New York City autour de 1920 (Source : CGC) -

 

 

  D'un côté des ultra conservateurs d'origine Européenne (militant du K.K.K et racistes ordinaires) dénonçant le caractère Africain de cette musique ;

et de l'autre, un excès de bigoterie ultra religieuse de la part des Afro-Américains eux-mêmes !... La bêtise n'a pas de couleur !!!...

Le Jazz va certes naître et éclore à la Nouvelle Orléans, mais Harlem va jouer un rôle prépondérant tant pour sa diffusion que sa métamorphose. 

Ce sont les musiciens, tout comme les autres artistes, qui vont se réapproprier leur propre art en y insufflant l'énergie de l'Harlem Renaissance.

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Ce véritable souffle de changement va également concerner le style vestimentaire, partie qui intéresse tout particulièrement "Le Cercle Modernist".

La photo (ci-dessus) avec des hommes Afro-Américains (malheureusement anonymes !...) à Harlem durant les années 1920 illustre parfaitement cette élégance vestimentaire.

Ce style vestimentaire créé durant l'Harlem Renaissance était motivé par la volonté de montrer à tous la beauté, l'élégance de la tenue Black.

Une allure vestimentaire reflétant la grande passion de la communauté Afro-Américaine pour l'habillement, la danse, la musique et la fête !

 

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 - Jeunes Zoot Suiters à Harlem autour de 1925 (Source : JHM) -

 

 

Un style vestimentaire développé en particulier à New York City dans le quartier de Harlem, durant fin des années 1920 et des années 1930 ;

qui va devenir particulièrement emblématique de l'Harlem Renaissance  fashion style : à savoir le style Zoo Suiters !

Le Zoo Suit (costume) est une mode, une manière de porter des costumes avec des pantalons larges, et des vestes à la longueur démesurée.

Plus précisément : la veste cintrée aux épaules rembourrées, avec un pantalon à taille haute et très large, donne une allure radicalement nouvelle aux Zoo Suiters.

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Il est intéressant de noter que le Zoo Suiter apprécie tout particulièrement les accessoires/ bijoux en or (épingles, barrettes, perle, chaines, pochette...) pour agrémenter sa tenue.

De plus, le Zoo Suiters porte fréquemment un chapeau, généralement en feutre, au large bord entouré d'un ruban (rappelant la couleur de son costume).

Le mouvement Zoo Suit va surtout rassembler des jeunes (et moins jeunes !) qui vont développer une attirance et un goût particulier pour les bagarres entre bandes,

et les armes de tous types comme les chaines en or se métamorphosant en poing Américain... ou les lames de rasoir cachées dans les chapeaux !

 

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- Cab Calloway portant un superbe Zoo Suit en 1935 (Source : GMJ) -

 

De nombreux événements violents célèbres vont d'ailleurs émailler le mouvement Zoo Suit, comme lors des fameuses Zoo Suit Riot à Los Angeles en 1943.

Cette mode partie du quartier de Harlem et initiée par de jeunes musiciens de Jazz Afro-Américains, sera rapidement adoptée par tous.

Etrangement, à part le grand Cab Calloway souvent photographié arborant ses magnifiques Zoo Suit, ce type vestimentaire est surtout connu par les Pachucos.

En effet le Zoo Suit va vite être apparenté aux jeunes Latinos des Etats-Unis, les Pachucos, pour qui cette manière de porter le costume est une véritable affirmation identitaire.

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Le Zoo Suit est à l'origine pour les jeunes Afro-Américains un moyen de revendiquer son identité, de se faire remarquer et de se "démarquer" de la masse.

Cette proximité avec la culture Chicanos et Pachucos (Américains de Los Angeles d'origine Mexicaine) perdure d'ailleurs encore de nos jours.

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L'impact et l'influence de l'Harlem Renaissance sont souvent oubliés ou ignorés, alors que c'est véritablement un point de référence central pour la culture Afro-Américaine.

Cette influence est récurrente et prend différentes formes, comme la tenue vestimentaire des Zoo Suiters et cette démarche de dandy assez individualiste.

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Une attitude élégante, et une culture Blood Street vraiment très proches et similaires à certaines de nos traditions et de notre histoire Modernist.

La musique Jazz va elle aussi faire être bouleversée par cette Black Renaissance, elle va refléter cette volonté de renouveau et de revendications.

Face à la liste des innombrables et talentueux Jazzmen issus de cette Renaissance, comme par exemple Bessie Smith, Cab Calloway, ou Duke Ellington ;

je fais le choix de m'intéresser tout particulièrement à un seul artiste illustrant parfaitement cette période charnière pour la musique Afro-Américaine.

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En préparant cet article, je me suis tout d'abord penché sur l'oeuvre musicale et le rôle de l'immense Cab Calloway (1907-1994).

Cab Calloway me semblait représenter parfaitement cette période, entre ses Zoo Suit et son rôle prépondérant dans l'émergence du mouvement Zazou en France.

Mais, je me suis vite rendu compte qu'il me fallait voir plus en amont, et c'est à ce moment que je me suis souvenu de cette phrase de Duke Ellington :

"Si il y a eu un Monsieur Jazz, ce fut Louis Armstrong. Il était, et sera toujours, l'essence même du Jazz !".

 

 

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- Louis Armstrong (1901-1971) en 1932 (Source : BFP) -

 

 

Nous l'oublions souvent, noyés par les innombrables et talentueux musiciens qui composent le Panthéon de la musique Jazz Afro-Américaine ;

mais c'est incontestablement monsieur Louis Armstrong qui va révolutionner et populariser le Jazz tel que nous le connaissons de nos jours.

Louis Armstrong, né Louis Daniel Armstrong le 4 août 1901, va tisser des liens particuliers avec la France, comme beaucoup d'artistes de l'Harlem Renaissance.

J'ai déjà largement développé les principales raisons qui expliquent ce rôle de "terre de refuge" pour une importante diapora de Noirs venant des Etats-Unis.

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Pour sa part, le grand Louis Armstrong va laisser une trace historique et un souvenir inoubliable lors de son long passage dans la Ville des Lumiéres de Paris.

Armstrong est consacré officiellement par la ville de Paris avec l'inauguration (le 20 juin 1998 exactement) d'une nouvelle place intitulée Louis Armstrong.

Cette place Louis Armstrong est située entre le boulevard de l'hôpital et la rue Jeanne d'Arc, dans le quartier de la Salpêtrière du XIIIe arrondissement.

Le grand Jazzmen va d'abord venir à Paris en 1934 pour réaliser ses premiers enregistrements hors des Etats-Unis avec la compagnie de disques Polydor.

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Le séjour de Louis Armstrong à Paris durera presque deux années (d'août 1934 à février 1935) dans un studio du IXe arrondissement.

L'immense carrière internationale du Jazzmen va débuter à partir de la capitale Hexagonale au milieu des années 1930.


Lorsqu'il arrive à Paris en 1934, Louis Armstrong est déjà un musicien accompli et reconnu aux Etats-Unis, en effet il enregistre dès 1925 ses premiers disques.

Durant ces années Louis invente et développe la technique vocale du Scat Jazz, en remplaçant les paroles par des onomatopées.

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Avant de s'installer à Paris, Louis joue dans la plupart des grands clubs aux Etats-Unis avec la pianiste Lil Hardin (sa future épouse) et sa formation des Hot Five.


Le jeune musicien a grandi dans un environnement de violence et de misère dans le vieux quartier Créole de Storyville à la Nouvelle-Orléans.

Après avoir tiré en l'air avec le Gun de son beau-père lors de la nuit du 31 décembre 1919, Louis Armstrong sera placé en maison de correction.

C'est dans cet établissement correctionnel que le jeune Louis découvre la musique, et intègre rapidement la chorale et l'orchestre.

 

 - Référence musicale 6 (en bas d'article) -

 

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- Affiche de concert de Louis Armstrong circa 1922 (Source : JM) -

 

 

Louis Armstrong est un élève assidu et doué, il est pris sous l'aile protectrice de Peter Davis (cadre dans l'établissement) qui le nomme chef de de la fanfare.

Après son passage en maison de correction le jeune Louis gagne sa vie avec des petits boulots (vendeurs de journaux ou docker) comme la plupart des jeunes pauvres de son âge.

 A cette époque, Louis Armstrong passe son temps à écouter de la musique, et jouer occasionnellement lui-même, dans les nombreux clubs de Jazz  la Nouvelle Orléans.

Même si c'est une origine généralement bien connue de tous, et maintes fois soulignée dans les différents articles du Cercle Modernist ;

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il n'est pas inutile de rappeler que la ville de la Nouvelle Orléans est une des principales source (géographique et musicale) de la musique Jazz.

Je ne vais pas développer plus amplement cet aspect dans cet article, mais il est indéniable que cette ville va devenir le berceau,

le premier lieu d'épanouissement et de diffusion de cette nouvelle musique Afro-Américaine que l'on va appeler Jazz dès le début du XXe siècle.

Nous aurons l'occasion de revenir plus amplement sur l'origine même du terme Jazz, une terminologie déjà abordée par Le Cercle Modernist ;

mais pas de manière exhaustive ... ce qui demande justement un travail de recherche plus long, et précis, pour essayer d'arriver à une explication complète.

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Lors de ses pérégrinations dans les Clubs de la Nouvelle Orléans, Louis Armstrong va rencontrer son second mentor musical, après monsieur Peter Davis :

le cornettiste Joe "King" Oliver, grand et charismatique chef d'orchestre, qui l'invite au sein de sa formation du Creole Jazz Band en 1922.

Plus tard, en 1914, Louis Armstrong fait ses débuts d'instrumentaliste dans des bars et des clubs douteux de la Nouvelle-Orléans.

Dès 1918 Armstrong rejoint l'orchestre du grand Edward "King" Ory (1886-1973), avant de changer de formation pour devenir rapidement très connu.

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En 1924 Louis devient une véritable vedette, surtout dans le quartier de Harlem à New York City qui le sacre comme le nouvel idole des Afro-Américains.

C'est donc une vedette Afro-Américaine qui arrive et décide de s'installer à Paris, une période durant laquelle il va aussi multiplier les apparitions cinématographiques.

Il est aujourd'hui impossible de se rendre compte de la célébrité de Louis Armstrong, un artiste qui ébahi le public à chaque fois qu'il apparait sur scène.

Il va donner au musicien soliste et à l'improvisation une place prépondérante : Armstrong apparaît dans l'histoire du Jazz comme le premier soliste véritable !

 

 

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 - Louis Armstrong à Paris en 1934 (Source : HJCF) -

 

 

Louis Armstrong, surnommé "Satchmo" de "Satchmoulth"/"Bouche en forme de besace", est un musicien absolument unique.

Ce génie va donner à chaque note de son jeu une intensité et un timbre de Swing suitant l'émotion pure et la sincérité.

Doté d'une voix particulièrement chaude et puissante, avec un vibrato au timbre voilé, Louis Armstrong exprime une expression à la fois pathétique et hilarante.

 •

C'est cette particularité qui va permettre à Louis Armstrong de littéralement "crever" l'écran cinématographique dès le début des années 1930.

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 Il fait son premier film long métrage (il avait déjà tourné de nombreux reportages ou des mini-films musicaux) avec Raul Walch en 1934 dans "Artist &Models".

Le film, malgré un certain succès, suscite le scandale aux Etats-Unis car il met à l'écran l'actrice blanche Martha Rey auprès d'un musicien Afro-Américain (!!!).

Cet incident souligne le racisme, et la volonté de ségrégation raciale, toujours très présents auprès d'une certaine population aux Etats-Unis,

et explique aussi les raisons qui vont pousser Louis Armstrong à séjourner en France plus longuement que prévu pour trouver plus de tolérance et de liberté.

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Toutefois, il me semble important d'insister sur le fait que cette grande tolérance envers la présence des Afro-Américains n'était pas majoritaire en France.

Comme je l'ai déjà expliqué, cette liberté est surtout présente dans certains lieux spécifiques d'une France urbanisée et cosmopolite,

à la différence de certaines villes de province, comme Montpellier, plus réticentes ou carrément hostiles à ces nouveaux venus.

C'est la compagne de Louis Armstrong qui va témoigner, des années plus tard, à propos de l'hostilité des spectateurs de la ville de Montpellier en France.

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Au début des années 1930, lors d'un concert à Montpellier les spectateurs vont siffler et jeter violemment des pièces de monnaie à la tête du musicien.

En fait, dans ce cas précis, ce sont des actes motivés par le refus d'accepter cette nouvelle musique Jazz, et aucunement un racisme envers les Noirs.

 Cependant, ces faits permettent clairement de souligner l'importance de ces espaces de liberté et de création artistique, comme dans le Black Montmartre.

Une liberté que Louis Armstrong va largement exploiter durant son séjour,  jusqu'à son dpart et le grave accident qui va le toucher en 1935

 

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- Publicité pour le Bullard's Athletic Club à Paris circa 1920/30 (Source : DG) -  

 

 

 Malheureusement en 1935, sa façon si spécifique de jouer de la trompette va lui causer une terrible blessure à la lèvre qui va fortement l'handicaper pour jouer.

A partir de ce moment, face, à cause de cette blessure, à l'impossibilité de jouer de son instrument , Louis va poursuivre sa carrière principalement comme chanteur.

Louis Armstrong, homme charismatique au fort d'un caractère trempé dans l'acier, va même réussir à faire de cet handicap un atout en adaptant son jeu de chanteur !

Le long séjour du musicien en France va également permettre à l'artiste de se rendre compte de l'importance de sa musique pour la lutte des Droits Civiques des Noirs.

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Ce séjour va provoquer un véritable enthousiasme et une grande passion pour une large partie de l'intelligentsia Parisienne,à Montmartre puis à Saint Germain-des-Prés.

C'est à cette époque qu'émergera l'idée qui va devenir célèbre plus tard, que la musique Jazz est la voix de la nouvelle modernité contemporaine Américaine.

Une modernité qui est justement à la source d'une partie de notre background Modernist, redevable et indissociable de cette culture Afro-Américaine.

Des usages et un patrimoine proches : tel que le souci identitaire et vestimentaire d'élégance, ou l'omniprésence d'une véritable culture musicale.

 

 - Référence musicale 7 (en bas d'article) -

 

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 - Encart publicitaire pour le Cotton Club en 1929 (Source : JM) -

 

 

Même si ce mouvement de Black Renaissance est né il y a plus d'une centaine d'années au coeur de Harlem à New York,

l'héritage laissé au sein de la communauté Afro-Américaine, accompagné de son impact culturel et sociologique, restent toujours d'actualité.

Les nombreux Gun Shouting contre les Afro-Américains nous rappellent cruellement que cette question des minorités reste encore en suspend en 2018.

Une question justement soulevée initialement par les précurseurs du mouvement de l'Harlemn Renaissance au début du siècle dernier.

Paris "la Ville Lumière" va justement hériter d'une partie, non négligeable, de ce considérable héritage laissé par ces Afro-Américains...

Des lieux comme les cabarets de Montmartre, ou le Bullard's Athletic Club vont laisser une forte empreinte, et une nouvelle identité plus exotique.

 •

Un héritage dont le Cercle Modernist, g@zettz officielle du 75 M.N.S ® est tout particulièrement fier de revendiquer :

comme lors du dernier Paris 75 M.N.S ® Modernist Weekender en 2017 dans ce Black Montmartre devenu notre Mod'District !

 

 

 Alexandre Saillide-Ulysse

 

75 M.N.S ® !

 

 

 Sources :

 

 - Lucien Maison "Histoire du Jazz" - Editions Seuil Solféges, Paris, 1994

- Nicolas Lemann "The Great Black Migration" - Editions Vintage Press, New York City, 1991

- Nathan Huggins "Voices From The Harlem Renaissance" - Editions Oxford University Press, Londres1995

- Pierre Melandri "Histoire des Etats-Unis Contemporain" - Editions André Versailles Editeurs, Paris, 2008

- Gunter Schuller "Early Jazz : it's Roots and Musical development" - Editions Oxford University Press, Londres, 1986

- "Jazz Hot Club" Magazine (divers nunéros de 1950 à nos jours). 

  

Références musicales :

 

- Sélection 1 : Duke Ellington & His Famous Orchestra "The Sidewalks Of New York" - RCA Victor Records (2955) - 1949 (le premier enregistrement original est de 1941 sur 78 Tours).

- Sélection 2 : Ferdinand "Jelly Roll" Morton "Jungle Blues" - His Master Voices Records (U.K/207) - 1954 (le premier enregistrement original est de 1927 sur 78 Tours).

- Sélection 3 : Louis Armstrong "St Louis Blues" - Columbia Hall Of Fame Records (2540) - 1951 (le premier enregistrement original est de 1929 sur 78 Tours). 

- Sélection 4 : Fats Waller "Ain't Misbehavin" - RCA Victor Records (WPT19) - 1951 (le premier enregistrement original est de 1943 sur 78 Tours).

- Sélection 5 : Billie Holiday "My Man" - Decca Records (9-24638) - 1950 (le premier enregistrement original est de 1944 sur les 78 Tours Victory Records distribués par l'U.S Army

- Sélection 6 : Louis Armstrong "Mack The Knife" - Columbia Hall Of Fame Records (2540) - 1951 (le premier enregisterment original est de 1947 sur 78 Tours).

- Sélection 7 : Bessie Smith "Nobody Knows You're When You're Down And Out" - Columbia Records (G 4-6) - 1951 (le premier enregistrement original est de 1929 sur 78 Tours). 



25/06/2018
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